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  • : De Québec à Mexico à pied...
  • : "American way for live" de Québec à Mexico est une marche pour la vie et une route d'évangélisation, une réponse à l'appel de Jean-Paul II aux jeunes. J'ai pèleriné vers la Vierge de Guadalupe qui est l'étoile de l'évangélisation et la patronne des enfants à naître. Je suis partie dans l'octave de la Pentecôte, le 27 mai 2010 et arrivée le 14 janvier 2011.
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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 20:22

Coucou tout le monde !

Je vous l'avais dit !!!!!
Le combat n'est pas fini !!!!
Je viens de recevoir l'appel de l'Alliance pour les Droits de la Vie (ADV) pour une pétition contre l'euthanasie. Je vous en supplie, même vous, les Québécois et les Américains qui lisez ces lignes, allez signer ! Cela ne vous prend que les quelques secondes nécessaires à quelques clics...
http://www.fautpaspousser.com/accueil/

Comme promis, voici quelques clichés pris en circulant dans México :

Tout d'abord sur le site même de la Basilique.

N'oublions pas les drapeaux dressés à gauche de l'autel de la nouvelle Basilique : tristesse en ne trouvant pas celui de mon pays, mais consolation en trouvant ceux des trois pays traversés.

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En 1921, une bombe fut placée dans un pot de fleurs aux pieds de l'autel principal, dans l'ancienne Basilique où se trouvait alors l'Image. (C'était avant la construction de la nouvelle Basilique). L'attentat, curieusement, n'endommagera pas la tilma de Juan-Diego, mais le crucifix de l'autel se tordra sous l'effet de la chaleur et prendra, étonnamment, la forme et la posture des personnes sacrifiées sur les autels des dieux aztèques... Ce crucifix ce trouve actuellement au fond de l'actuelle Basilique.

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Et voici les jardins de la Basilique... L'eau coule à flots...

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La Capilla del Pocito :

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Dans l'ancienne paroisse des Indiens :

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Juan Diego s'est retiré, à la fin de sa vie, sur le site de Tepeyac, juste à côté de l'ancienne paroisse des Indiens. Une croix mentionne l'endroit et une source y coule parfois...
Ci-dessous, le grand parvis... Ne vous y trompez pas : indépendamment des déformations de prespectives de mon appareil photo, l'ancienne Basilique (à droite sur la photo) penche plus que la Tour de Pise !!

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Jolie tradition au Mexique : les jeunes filles fêtent solennellement leurs 15 ans. Une messe d'action de grâce est célébrée pour 15 ans de Vie... Celles qui ont le privilège de les fêter à la Guadalupe peuvent siéger juste devant l'autel. Elles sont revêtues de robes somptueuses et la famille n'est pas en reste...

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Vue sur México (et ce n'est qu'une partie !) depuis les jardins de Tepeyac :

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Le Popocatepelt, volcan hyper actif, et l'Iztaccihuatl, son épouse endormie, ne figurent pas sur la photo. D'ailleurs ils ne sont que rarement visibles depuis México. Je crois cependant les avoir aperçus quand je suis passée près de l'aéroport et surtout du bus pour le Chiapas...

 

Après la Basilique, il est conseillé de se rendre sur le lieu de la 5ème apparition : la Vierge est apparue également à San Juan-Bernardino, l'oncle de Juan-Diego, à Tulpetlac, alors qu'il était à l'agonie... (voir le Récit des Apparitions, appelé Nican Mopohua). Il fut guéri. Une plaque commémorative se trouve sous l'autel de l'église. Nous sommes assez loin dans les quartiers Nord de México. (trajet en métro, puis en pesero, mini-bus qu'on trouve partout)

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En latin, en nahuatl et en espagnol...
"Ici, pour la 5ème fois, est apparue la Mère de Dieu. Elle a guéri Juan-Bernardino et s'est nommée du nom de Guadalupe..."
En réalité, elle s'est nommée en Nahuatl, c'est-à-dire :
Cuahtlapcupeuh, qui phonétiquement donne Guadalupe...
Une source coule aussi, sous l'église.

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Dans l'église, de nombreux tableaux retracent la vie de Juan-Diego et de son oncle, ainsi que les apparitions. Voici l'un d'eux, représentant la vie quotidienne de Juan-Diego, de son épouse, Lucia, et de Juan-Bernardino... Le paysage a bien changé...

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Situé au-dessus du maître-autel, la représentation de la guérison :

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Repartant de là, nous pouvons nous rendre à Tlatelolco, comme le fit Juan-Diego pour entendre les enseignements des Pères franciscains missionnaires, juste avant de voir la Vierge Marie à Tepeyac... Tlatelolco se trouve tout près du Centro histórico de México... C'est loin d'ici. Pour rejoindre le pesero, prenons un pousse-pousse, comme en Asie !

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Tlatelolco est l'église où Juan-Diego a été baptisé... Aujourd'hui, elle est entourée de barres au design plutôt soviétique.

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Voilà pour les deux autres lieux de pèlerinage liés à la Basilique.

Je n'ai pas été enthousiasmée par le centre historique, mais il est vrai que j'y suis passée assez rapidement et le Templo Mayor venait de fermer quand j'y suis arrivée...
En attendant de partir pour San Christóbal de las Casas, capitale du Chiapas, dégustons un pachuga... en musique bien-sûr !

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Le samedi 22 janvier, je quitte México pour le sud, en bus. Le Popocatepelt et l'Iztaccihuatl enneigés, puis Puebla. Plus loin, soudain, sans prévenir, dans l'espace de quelques secondes, la route dégringole littéralement dans un autre monde. Je commence par voir un gros nuage, que je prends d'abord pour une grosse fumée... (Mon dernier nuage remonte au Nord du Texas !) Mais non, c'est bien un nuage... Le temps change brutalement, je vous dis, en quelques secondes. Il pleut... j´vous jure... j'avais oublié que ça pouvait arriver ! Nous entrons dans l'État du Veracruz au relief passablement accidenté, avant de rejoindre la plaine côtière. Au diable les cactus ! Place aux bananiers et aux fleurs rutilantes. Ensuite, nous reviendrons légèrement vers l'ouest pour gagner les montagnes du Chiapas... de nuit. Nous arriverons à 1 h 30 du matin.

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Dans l'hôtel, je trouverai une très bonne compagnie :

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Elle miaule en l'une des nombreuses langues mayas, répond au nom lessivant d'Ariel et possède un beau pelage pain-brûlé et des yeux bleus...

Voilà ce que j'ai vu pour le moment du Chiapas. Maintenant je vais commencer à parcourir le coin... jusqu'au prochain article...
A très bientôt,

Anne-Marie


PS : Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, l'article concernant l'arrivée à la Basilique se trouve ci-dessous.

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 06:36

Chère famille, chers amis, chers bienfaiteurs...

à vous tous qui avez tant prié pour moi et la cause pour laquelle j'ai usé mes semelles,
à vous tous qui avez contribué à ce projet, financièrement et spirituellement,
à vous tous qui avez récité tant de chapelets, offert tant de messes,
à vous tous qui avez diffusé ce message dans divers médias,
à vous tous qui m'avez soutenue moralement en m'écrivant ou m'appelant,
à vous tous qui, en ces terres d'Amérique, m'avez ouvert une porte, offert une douche, donner à manger, un sourire, un lit, un bout de gazon pour ma hutte de nomade,
à vous tous, désormais innombrables, qui avez apporté une pierre à l'édifice de la Vie,

et surtout à notre Mère si puissante, la Vierge Marie, qui m'a guidée en chemin et protégée des dangers de la route, des narcos et des ours...
à Celui qui EST la VIE, Roi, Maître, Créateur et Souverain, Ami et Mendiant de notre Amour,
à la Trinité Sainte, Père, Fils et Esprit Saint, en qui nous avons notre Force et notre Espérance
à mon désormais célèbre Tobie, qui veillait au grain, juché sur mon sac à dos...

je dédie ces lignes.

 

Tant de visages sont désormais gravés dans mon coeur, de part et d'autre de l'Atlantique. MERCI à vous tous !

Grâce à vous, je suis arrivée aux pieds de la Vierge de Guadalupe à Mexico-City, le vendredi 14 janvier peu après 15 h 00, heure de la Miséricorde... et je n'ai pas fait exprès d'arriver à cette heure précise !

Fait frappant, à l'instant même où j'arrivais sur le parvis de la nouvelle Basilique, je me trouvais juste à côté de la grande statue de Jean-Paul II. Et j'apprends par téléphone la nouvelle, publiée ce même vendredi 14 janvier par Rome, de la béatification de notre cher Jean-Paul II. Petit clin d'œil espiègle de l'auteur de l'Encyclique "Evangelium Vitae" que j'ai trimbalée durant ces 5200km...

Mais commençons par le début, donc la fin de ce grand pèlerinage...

Je vous ai quittés la dernière fois à Tequisquiapan...

 

Mercredi 5 janvier - Jour 224

 

Je quitte Rosa et son bel hôtel...
Encore une quarantaine de km m'attendent pour la journée.

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Mais en pénétrant dans un nouvel État, l'Hidalgo, j'entre dans un nouveau Mexique. C'est inattendu pour moi, complètement inattendu : les gens sont vraiment différents ici, plus souriants, moins repliés sur eux, plus ouverts. On m'explique que les populations rencontrées précédemment vivent sous un régime de terreur. La mafia tue, torture, terrorise. Chacun rase les murs... Ici, la situation semble être plus calme, même si cela reste assez relatif... En tout cas, je sens une nette différence.
La route qui me mène le soir à Huichapan sera "stone" !!!

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Jeudi 6 janvier - Jour 225

 

Il est fréquent, dans les café-restaurants, que des musiciens entrent pour jouer des airs mexicains et récupérer au passage quelques pesos...

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En quittant Huichapan, la route pavée s'élève dans la montagne. Une des plus jolies étapes mexicaines s'ouvre devant moi.

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El Gavillero s'accroche à la pente. Je demande où est l'épicerie :
- Il n'y en a pas ici. Mais si vous avez besoin, je peux vous donner quelque chose de ma maison...
Je n'ose pas et me contenterai de ce qui me reste : quelques tortillas froides et sèches et un maigrichon bout de fromage, mais cela suffira. J'arrive à un col à 2600 m d'altitude et ai le souffle coupé par la vue saisissante : une immense cuvette entourée de montagnes, deux lacs artificiels aux reflets azur, un silence étonnant, une certaine paix... Je me croirais en Mongolie !! Discutant avec des gens du coin, je demande si je peux camper dans cet endroit unique, aux allures d'aventure lointaine. Petite causerie sympathique avec ce monsieur qui a travaillé dans divers carrières de marbre aux États-Unis. Puis je plante ma tente, me doutant que je n'aurai guère d'autres occasions de bivouaquer au Mexique. La nuit sera étoilée, sans lune, sauvage, étrange, frigorifiante, brisée par d'improbables coups de feu, dans une zone où la chasse est pourtant interdite...

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Vendredi 7 janvier - Jour 226

 

Je me crois dans une autre galaxie et un sentiment de solitude m'accable dans ce lieu qui pourtant me saisit. Le col semble tout près, là-bas, mais il recule à mesure que je m'approche. L'espace, ici, est à géométrie flexible et je mesurerai dans ces kilomètres combien effectivement l'univers est en expansion...

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Je croiserai des cavaliers aux virils sombreros. L'un d'eux me demandera même si je ne suis pas perdue. Qui sait, je suis peut-être la seule Française à m'être aventurée par là ! Le col finit  par capituler devant mes pas et soudain je découvre... la suite du périple. Décidément, c'est un autre Mexique que je traverse.

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A propos des montagnes... Mon appareil photo possède un bon grand angle fort pratique pour saisir des monuments par exemple, mais la déformation est nette et en ce qui concerne les prises de vue de montagne, c'est toujours un peu décevant, car les perspectives sont passablement écrasées. Ainsi, les sommets paraissent bien plus petits qu'ils ne le sont dans la réalité. Depuis que je marche au Mexique, je navigue entre 1800 et 2500 m d'altitude environ et, surtout en m'approchant de Mexico, le relief s'accentue...

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J'arrive à Chapantongo, bled paumé et quelconque. Je demande à voir le prêtre pour l'hospitalité du soir. Il n'est pas là. Soudain, j'aperçois une tête blonde, aux yeux turquoise ! C'est rare au Mexique ! Luise Klüge est Allemande de Lübeck. A 20 ans, elle a tout plaqué pour donner un an de sa vie au service social de ce village, avant de rentrer en Allemagne et de commencer des études de vétérinaire à Münich. Elle enseigne ici, entre autre, l'anglais. Elle n'aurait jamais parié rencontrer une Française ici non plus !
Pour les germanophones d'entre vous, voici son blog :

http://lamexicana.jimdo.com/

En attendant, je ne verrai jamais le curé et c'est Arturo et Virginia qui m'offriront l'hospitalité. Ils sont pauvres et le disent. Ils voient bien que je suis vraiment fatiguée. Ils déménagent le matelas de leur fils unique qui dormira ailleurs, afin que je puisse me reposer tranquillement, à l'étage...

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Samedi 8 janvier - jour 228

 

De Chapantongo à Tezontepec.
Le paysage est beaucoup plus vert que précédemment. Des champs irrigués.

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Dans les tacos que je commande, on me sert le pancréas de la bestiole... Beurk, c'est immonde. Alors, je me défoule en faisant la dingue :

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Dimanche 9 janvier - jour 228

 

Je sens approcher l'arrivée et je prévois déjà de m'agenouiller aux pieds de la Vierge le vendredi 14. Mes étapes sont relativement longues et je suis toute tendue vers le but. Pour rien au monde, je ne changerais mon planning. Hier soir, je me suis embrouillée les neuronnes pour règler mon réveil et ce matin, je rate la messe de 7 h 00 à Tezontepec. On m'affirme qu'une autre messe est célébrée à 17 h 00 à Tetepango, voire à Ajacuba, étape du soir. Je cours toute la journée pour "l'attraper". La messe est plus tard que prévue et le curé ne me reçoit pas : il me renvoie d'où je viens.

- Allez à Tlaxcoapan et demandez le curé Arturo...
Je suis effectivement passée cet après-midi à Tlaxcoapan. 

Bref, j'enquille les km et essaie d'attraper une messe plus loin sur mon chemin, en vain. Retour en taxi à Tlaxcoapan pour la Messe de 19 h 00, puis je  finirai quand même dans un hôtel un peu miteux de ce même Tlaxcoapan qui fera monter les décibels jusqu'au paroxisme...

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Lundi 10 janvier - Jour 229

 

D'Ajacuba à San Augustin-Tlaxiaca. En quittant Ajacuba, Nancy me rattrape à vélo pour m'offrir de l'eau. Geste gratuit de générosité pour une pèlerine... En grande partie, je suivrai une voie ferrée désaffectée. Enfin du calme !

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Toutes les "épiceries" se ressemblent, depuis le début du Mexique, elles sont comme celle-là : et on y trouve toujours les mêmes choses, des gâteaux industriels, des boîtes de thon, des jus de fruit (mangue ou pommes) super bons, plus rarement quelques goyaves fraîches...

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Je mange et respire la poussière, mais pas que ça !!!

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Toujours le long de la voie ferrée avant San Augustín :

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Les chiens sont absolument partout au Mexique et semblent avoir une vraie vie de chien... Ils sont en liberté, errant sans cesse, ils ne constituent presque jamais une menace pour le marcheur avec qui ils partagent l'errance. Les chiens du sud des États-Unis étaient beaucoup plus agressifs...

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Pas d'accueil non plus à San Augustin. Mais je ne suis pas fâchée non plus de faire les dernières étapes dans les hôtels. Non seulement ils ne sont pas chers, mais ils me permettent de mieux me reposer pour tenir le coup jusqu'au bout.

 

Mardi 11 janvier - Jour 230

 

De Tlaxiaca à Tezontepec.

De la montagne, des gens sympas, des champs d'agaves, des pauvres, une grande et large vallée, une glace... au cappuccino (!!!), un coucher de soleil aux allures de Sibérie dans un fort vent froid, au menu du jour :

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Tezontepec me réserve une surprise. C'est un village à l'architecture ancienne abritant une abbaye franciscaine (sans les Franciscains). L'artisanat ici est entièrement lié au cuir... Mais il fait froid et je vais me réchauffer en dégustant de "ricos tacos"... Miam miam...

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A l'hôtel (le curé ne me recevra pas non plus), je sors la dernière carte, celle où, enfin, figure la Ciudad de México... Le bout du bout de la dernière ligne droite...

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Mercredi 12 janvier - jour 231

 

Après un rapide tour dans l'ancienne abbaye...

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... je quitte Tezontepec par des chemins éblouissants de lumière ou en suivant un río tout sec en cette saison.

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L'agglomération de México n'est plus très loin et les villages sont de plus en plus rapprochés. Peu avant San Luis Tecuahutitlan, Ricardo et Javier, deux flics en civil, s'arrêtent, intrigués. Ils m'offrent une clémentine et veulent une photo. Quand vient mon tour de les immortaliser, j'ai droit à une étrange question :
- Avec ou sans le pistolet ?

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Ce sera avec... le pistolet et un bon éclat de rire !

Je grimpe et, au col, me voilà, pétrifiée, face à la grande vallée ouverte sur México. Je domine les grandes pyramides du célébrissime site de Teotihuacan, grande cité aztèque, lieu d'adoration et de culte et non de sacrifices humains, comme je le croyais. Et je voulais y passer pour justement marquer une valeur symbolique : la Vierge Marie, dans ses apparitions de décembre 1531, a mis fin à ces sacrifices humains, qui avaient lieu plutôt au Templo Mayor, en plein centre de México. Je vais vers Elle 480 ans plus tard pour lui demander la fin des sacrifices humains contemporains...

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Vous les voyez, les deux pyramides au centre de la photo ? Celle du Soleil à droite, celle de la Lune à gauche. 

 

Jeudi 13 janvier - Jour 232

 

L'arrivée sur le site des pyramides donne des frissons, je l'avoue. Plongeon dans des siècles d'histoire...

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Vue de la pyramide du Soleil depuis celle de la Lune
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Depuis le sommet de la pyramide du Soleil... Monter, comme descendre est plus sportif qu'on ne pourrait le penser !

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Pyramide du Soleil

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des petits vendeurs et vendeuses de babioles, des masques, des petits instruments de musique et autres fanfreluches...
J'y traînerai longtemps avant de m'engouffrer dans les premières banlieues de México en soirée. Trafic monstre, détritus par monceaux et... étonnammant, là-bas, devant moi, le ciel s'assombrit. La colline de Tepeyac n'est plus qu'à une trentaine de km, mais je ne peux la voir car c'est justement au-dessus d'elle que le Bon Dieu fait dégringoler une pluie d'orage, la veille de mon arrivée...

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Vendredi 14 janvier - Jour 233

 

 

C'est surprenant de se lever pour le dernier jour de marche ! C'est excitant, mais je sais aussi parfaitement à quoi m'attendre dans la jungle gigantesque de México : 6 h de banlieue ahurrissante, laide, hideuse, puante, assourdissante, agitée, trépignante, klaxonnante, fumante et... dangereuse. Cacophonie organisée du tiers-monde. Ils freinent peu, les Mexicains, c'est pourquoi ils klaxonnent !! Une police omniprésente, des vaches en pleine ville, des gros 4x4 côtoyant des vieilles chignoles branlantes, des vendeurs de sucettes, de pneus usés ou de clous, les sirènes des ambulances se fondant dans l'éternel accordéon du folklore mexicain, les gaz d'échappement se fondant dans l'odeur de friture des omniprésents tacos, des pauvres et leurs  trésors de cartons et de chiffons. Des gars louches, des gens loufoques. Un moteur explose provoquant l'éclat de rire de l'heureux propriétaire... Je suis tour à tour étourdie, excitée, abattue, amusée... Il faut vivre ça dans une vie : le tourbillon des Babel modernes. La police me fait éviter des quartiers risqués entre tous... L'armée me regarde passer, médusée. Je la considère, feignant l'indifférence. Je ris de cette cacophonie et frissonne d'émotion dans ces ultimes kilomètres. La mégalopole tentaculaire n'aura pas raison de moi, même si la laideur, la crasse et l'étalage du péché déshumanisent et épuisent... Mais au-dessus de ce marasme, s'élève la Sainte colline de Tepeyac que notre Mère du Ciel a daigné fouler voici 480 ans. C'est vers elle que je vais, résolument.

Le long de l'immense avenue de Morelos, voici un monument dédié à San juan Diego. Son oncle, San Juan-Bernardino, habitait justement par ici, à Tulpetlac, dans l'actuelle Ecatepec. Et Juan-Diego se rendait vers Tlatelolco pour entendre "les saints enseignements des pères franciscains sur les choses divines" et passait donc par là, vers la colline de Tepeyac, quand la Vierge Marie lui apparut. Je suis donc un itinéraire semblable...

Sur la photo, vous apercevrez un groupe de pèlerins.

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Ci-dessous, le panneau indique la Villa, autre nom que les Mexicains donnent à la Basilique. On y accède par la rue Martin Carrera, dernière rue de mon pèlerinage.

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J'achève le 5225ème kilomètre, il est 15 h 00 passées, ce vendredi 14 janvier. C'est l'heure de la Miséricorde. Je suis devant la Basilique, je vois l'Image et suis encore dehors, juste aux pieds de la statue de Jean-Paul II. J'apprends, à cet instant précis, qu'aujourd'hui même, Rome a annoncé sa prochaine béatification, le premier mai. Petit clin d'œil de ce cher Pape dont l'Encyclique "Evangelium Vitae" aura fait tout le voyage... La Vierge Marie m'accueille les mains pleines, comme une Maman. Elle est là. Silence.

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Et viva el santo súbito !!!

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J'entendrai la Messe de 16 h 00, puis je commence à lire l'immense litanie des noms, celle des intentions de prières confiées, celle des bienfaiteurs, celle des personnes rencontrées. Une heure et quart de lecture pendant laquelle mon cœur sera tour à tour implorant, reconnaissant, tout joyeux, affligé ou compatissant. Plus de 230 personnes ou familles rencontrées en chemin, pas une n'est oubliée. Le Québec, New-York, la Pennsylvanie, l'Ohio, le Kentucky, le Tennessee, l'Alabama, le Mississippi, la Louisiane, l'Arkansas, le Texas, le Nuevo León, le San Luis Potosí, le Jalisco, le Guanajuato, le Queretaro, l'Hidalgo et México défilent en un condensé de Vie. Mes amis de France occupent une place de choix dans l'avalanche de "Je vous salue Marie" que je déverse à Ses Pieds...

Je suis étonnée d'avoir fait ce voyage et le V que je brandis n'est nullement celui de la Victoire : elle n'appartient qu'à Dieu seul, et le combat pour défendre la Vie ne cessera pas de sitôt.

 IL FAUT CONTINUER JUSQU'A CE QUE VIE S'EN SUIVE !

 

Rien n'est fini, tout commence !

Je ne brandis que le V de la VIE,

et peut-être celui de l'arriVée,

celui du Voyage,

de la Volonté,

des Vertus...

Vive la VIE !

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Et voici  la paroisse française, tenue par les Petits-Gris, avenue Horacio, dans le quartier Chapultepec de Mexico-City, où je suis reçue :

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Messe en français, confession et entretien spirituel... en français... du vrai bonheur !!
Ci-dessous, voici simplement une amande, mais elle symbolise quelque-chose de fort.

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Vous rappelez-vous le deuxième jour de marche, le 28 mai 2010 ? Dans l'après-midi, à la faveur d'une pause à l'ombre, voici Lorraine qui vient à ma rencontre et m'apporte de l'eau, une crème glacée, des raisins et... des amandes.  L'une de ces amandes fera donc toute la route, jusqu'à México pour résumer à elle seule tous les dons, en espèce ou en nature, reçus tout au long de ces 5200 km...Elle veut dire un immense Merci...

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Ci-dessus, Lorraine à Dosquet au Québec, voir article "Les premiers pas".


Mais je ne peux rédiger cet article consacré à l'arrivée sans composer un petit "patchwork" retraçant la route parcourue... Il est bien loin d'être exhaustif, mais peut faire rêver quand-même !!!

Château Frontenac de Québec 
Au Québec, mai 2010

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Dans l'état de New York

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En Pennsylvanie

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Puis voici l'Ohio :

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Juste après Cincinnati, entrée dans le si joli Kentucky

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La fin du Tennessee et la "mi-temps" dans l'Alabama, EWTN, et le Shrine of the Most Blessed Sacrament

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Retour à Memphis, achat du vélo, béni et baptisé "Nican Mopohua". Ma pensée reconnaissante à Jane et Mike et la famille de Jean Melton dans le Mississippi.

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Joe et Pennie et la traversée du Mississippi

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Témoignage dans les écoles en faveur du respect inconditionnel de la Vie et... entrée dans l'immense Texas...

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Puis, le passage de la frontière mexicaine. Agitation, violence, piété, le Mexique sera haut en couleurs...

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en galère...

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en surprise...

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en histoire...

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Non, je ne brandis pas le V de la victoire, mais seulement celui de la Vie... Car les hommes d'armes batailleront et Dieu seul accordera sa Victoire...

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Je chiale comme une madeleine à écrire ces lignes et revoir ces photos. On m'avait dit avant mon départ :
- Tu verras, tu reviendras avec des milliers de souvenirs...
Je ne pensais pas que ce serait si vrai. J'ai traversé toute l'Amérique de Nord. Je ne ressens pas spécialement de la fierté. Je suis simplement étonnée, vraiment étonnée...

carte itinéraire zoom

Que la Vierge de Guadalupe, Mère de la Vie,  vous protège et vous  guide vers son Fils, Auteur de la Vie...

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Toute la semaine dernière a été occupée par des visites, des courses et des heures de métro... Je vous en parlerai dans le prochain article. Il y a au moins deux autres lieux de pèlerinage à visiter dans México...
Puis hier, samedi 22, je suis partie vers l'extrême sud du Mexique, à San Cristóbal de las Casas, dans le Chiapas, au climat sub-tropical, donc plus humide. Forêts luxuriantes et condensé de couleurs... 13 heures de bus, avant de trouver un peu de calme. Et bien évidemment, je vous partagerai les prochaines escapades prévues... J'ai quelques bons petits plans de vadrouille et de surprises, d'ici le retour en France, alors restez toujours connectés, ce n'est pas fini !!!

 

 

 

 

Désormais, et d'ici le prochain voyage, je n'userai mes semelles qu'en simple baroudeuse !

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Que Dios te bendiga !

A très bientôt,

votre Anne-Marie

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 18:13

Chers amis,

Vous attendez sans doute avec impatience l'article relatant mon arrivée aux pieds de la Virgen de Guadalupe... Mais une fois arrivée dans la jungle gigantesque de Mexico, la rédaction dudit article a été retardée... bien malgré moi.

Mais rassurez-vous, je suis bel et bien arrivée le vendredi 14 janvier peu après 15 h 00, heure de la Miséricorde... J'ai été reçue par le Communauté Saint Jean qui tient la paroisse française, avenue Horacio (quartier Chapultepec). Toute la semaine a été occupée par des visites, des courses et des heures de métro... Puis hier, je suis partie vers l'extrème sud du Mexique, à San Christobal de las Casas, dans le Chiapas. 13 heures de bus. Ici, plus au calme, je vous prépare le récit de l'arrivée... Je me grouille au maximum pour le publier dans les plus brefs délais... Et bien évidemment, je vous partagerai les prochaines escapades prévues... J'ai quelques bons petits plans de vadrouille et de surprises, d'ici le retour en France, alors restez toujours connectés !!!

A très bientôt,

votre Anne-Marie

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 03:29

J-2

Coucou tout le monde !

Merci à vous tous pour vos derniers mails. Je suis touchée de votre fidèle amitié et de votre fidèle soutien. Je n'ai pas encore répondu à tous, car, pour être franche, je touche du doigt l'arrivée et suis entièrement focalisée sur la colline de Tepeyac et la basilique ND de Guadalupe, but ultime du périple. Je "trace" comme une malade tous ces jours-ci.

Ça va beaucoup mieux que précédemment. Depuis Tequisquiapan, encore dans l'État du Queretaro, et surtout depuis l'entrée dans l'Hidalgo, il y a une nette différence dans le comportement des gens : beaucoup plus ouverts, souriants, causants, curieux... Aujourd'hui, j'ai même bien rigolé avec deux policiers en civil, Ricardo et Xavier, qui se sont arrêtés pour un brin de causette. Ils voulaient me prendre en photo avec leurs téléphones portables ! Puis ce fut mon tour de les photografier :
- Avec ou sans le pistolet ? demande le commandant en le sortant de son pantalon !!!
Morts de rire !!!!

Je suis arrivée ce mercredi 12 au soir à Teotihuacan, lieu des fameuses pyramides des sacrifices humains aztèques. J'ai voulu passer par là pour marquer une valeur symbolique. J'en reparlerai plus tard. Je suis à J-2 et pense arriver à la Vía, à la Basílica, comme on dit ici, vendredi 14 au matin.
J'entrerai donc dans la gigantesque mégalopole de México (80 km de diamètre !!) en venant de Teotihuacan, donc par le Nord Est. Tepeyac se trouve, certes en pleine ville, mais plutôt du côte Nord...

Voulez-vous, en attendant le prochain article qui sortira après l'arrivée, vous entraîner au Nahuatl ? Voici, en guise d'exercice de diction, les dernières localités traversées :

Tequisquiapan
Huichiapan
Chapantongo
Tepetitlan
Tezontepec
Cuauhtemoc
Tlahuelilpan
Tlaxcoapan
Tetepango
Ajacuba (j'ai frôlé aussi Ixcoinquitlapilco) !!!!!!
Tlaxiaca (autrement appelée San Agustín)
Acayaca
Zapotlan.

Vous retrouverez tous ces noms dans le prochain article, avec en prime ce qui m'y est arrivé d'inattendu ou de banal...

On mange la poussière dans la vie, ce qui nous rappelle que nous redeviendrons poussière. Mais si l'on avance un peu, si l'on grimpe un peu, ou beaucoup, on s'élève plus haut que cette poussière, c'est l'annonce de la Résurrection !
Merci à ceux qui m'ont écrit et soutenue dans les moments les plus poussiéreux...

Sursum Corda !

Anne-Marie

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 19:14

Bonjour à tous ! Feliz Navidad y Feliz Año Nuevo !

 

Vous ayant quittés la dernière fois sur quelques clichés de la belle San Miguel Allende, je ne résiste pas au plaisir de vous en partager quelques autres : il est bon de profiter des quelques oasis de beauté du monde :
Dans l'église des Franciscains :

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En flânant en ville :

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Ces quatre dernières photos sont des entrées d'hôtels ou de restaurants...
Ci-dessous, San Miguel Allende, vue de la route de Queretaro.

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Le lundi 27 décembre, sac au dos et gros godillos, je pars en direction de Queretaro par les chemins de montagne pour gagner, le soir, un village passablement paumé : Jalpa. Comme souvent, le lundi est le jour de repos du clergé et notre curé est absent aujourd'hui. Il est en famille ! Mais des gens croisés au detour des ruelles poussiéreuses, où cohabitent chiens errant et hurlant, poules caquetant et cochons grognant, m'ouvriront la sacristie pour y passer la nuit... Mes goûts de sybarite me font préférer m'installer sur les prie-dieu, plus moelleux que le froid carrelage...

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Mais une gastro (sévissant depuis le soir de Noël) ne m'en fera profiter qu'une infime partie de la nuit ! Vidée par les deux bouts et épuisée, je décide, le lendemain, de retourner à San Miguel pour m'y reposer et me soigner...
Ce n'est que le vendredi suivant, le 31, que rebelote, je regagne Jalpa pour poursuivre, cette fois, vers Santa Rosa, juste au nord de Queretaro. Le chemin se perd au milieu de nulle part. Pour m'en sortir, je trace un azimut à la boussole. Je n'ose pas demander l'hospitalité à la paroisse, en ce soir du 31, et encore moins aux gens, ce que, d'ailleurs, je n'ai jamais fait au Mexique (uniquement les paroisses ou l'hôtel). Malheureusement, point d'hôtel à Santa Rosa. Un taxi m'emmène à l'hôtel le plus proche, mais il est à 1800 pesos (plus de 110 euros). Or, la plupart des chambres, au Mexique, sont entre 200 et 500 pesos... Demi-tour pour, finalement quand même, trouver la porte du presbytère ouverte. Ma crédentiale sera le bon sésame et le curé m'enverra vers la famille de Delfina qui m'accueille sans problème. Mais, malade et affaiblie, je n'ai aucune envie de faire la fiesta. Sale soirée, malgré la grande gentillesse de cette famille très compréhensive...

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Delfina et son mari sont investis dans la paroisse en donnant la communion... Merci à eux ! Ils savent d'ailleurs ce qu'est un pèlerinage, puisque, lui surtout, participe au grand pèlerinage qui est organisé en juillet, entre Queretaro et le sancutaire de Guadalupe de Mexico, et qui rassemble 50 000 marcheurs..., selon certains chiffres.
Bref, le 1er janvier, je veux repartir, malgré une nuit de vacarme, et mes tripes en dérangement. Je suis au bout du rouleau... Vous savez, comme ces rouleaux de papier dont une bande rouge apparaît quand le bout du bout du ruban de papier va bientôt rendre son dernier cm... D'humeur exécrable, maudissant tout ce qui bouge, prenant tout le Mexique en grippe, j'enrage sur un bord de goudron, dont le décor vous aggrave la nausée. Heureusement que personne ne m'accompagne en ces funestes instants ! Je deviens imbuvable ! Tobie, et avec lui le Ciel entier, sont taciturnes, moroses et semblent m'abandonner au triste sort des gueux errant sans feu ni lieu. Ainsi va, aussi, la vie, la spirituelle, la physique, la pérégrinante, la vie tout court...
Soudain, une voiture s'arrête et rebrousse chemin jusqu'à ma hauteur : Hernando Cortes, son épouse et ses enfants sont intrigués. Que peut bien faire un petit bout de bonne femme, seule, en ce 1er janvier, dans ce coin qui n'a rien de folichon ? Ils sont contents de ma démarche et veulent une photo. Moi aussi ! Pour une fois que je peux prendre des Mexicains en photo !
Trop bien, voilà qui me consolera un brin...

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Autre consolation, le premier panneau indiquant la direction du but ultime apparaît.R0016693
Ça fait tout bizarre. Et je me refugie dans tous les souvenirs des km parcourus depuis le début : depuis les pistes cyclables du désormais lointain Québec aux platitudes du Mississippi, en passant par les forêts verdoyantes des Adirondacks, le riant Kentucky, l'infini Texas, les belles rencontres de Cincinnati ou de Pennsylvanie, à ce temps béni où je pouvais camper, à cette féerie du vol des pélicans dans ce lever de soleil à Port Aransas, aux traversées des plus grands fleuves : le Saint Laurent, l'Ohio, le Tennessee, le Mississippi... et tous mes secrets...
Bref, arrivant à la Grieta, voilà encore une mega fiesta. Mamma mia !! On fête le couronnement de la Guadalupe dans un vacarme à vous crever les tympans, ça pue la graille, la friture nauséabonde : rien que l'odeur de ces malheureux poissons infames, frits ou grillés, vous donne le tord-boyaux. On me raconte n'importe quoi :

- Si, le curé habite ici.
- Non, le curé n'habite pas là...

Cette fois-ci, je démissionne, saute dans un bus pour le centre-ville de Queretaro pour digérer ma sinistre humeur. Voyager est une épreuve pour les nerfs, parfois. Mais même au milieu des pires moments, rien n'est jamais tout noir : zombifiée dans les rues bondées, toujours en fête, de Queretaro, je ne trouve pas d'hôtel... Mais un couple se promène. Je leur demande où en trouver un. Lorena Mendoza et son mari, originaires d'ici, mais ayant vécu une dizaine d'années à Pittsburg (Pennsylvanie), se démènent pour m'en trouver un dans mon budget. Ainsi, quand on a déjà une trentaine de km dans les pattes, il faut encore trouver la force de trotter une heure dans les rues pour trouver ce qui convient. Je suis épatée de la gentillesse de Lorena qui, avec son mari, me souhaitent ainsi la bienvenue dans Queretaro.
Le dimanche 2 janvier, je plannifie ma route jusqu'à Mexico. Ça fait tout bizarre aussi. Avec l'itinéraire ainsi prévu, il ne me reste que 250 km. Si je respecte ce planning-là, je constate que je n'aurai pas tout à fait rattrapé les km manquants, ceux faits en bus. Il manquerait 160 km !! En réalité, il en manquerait sans doute beaucoup moins, car j'ai fait une partie (Memphis-Tunica) deux fois, une fois à pied et une fois à vélo et, généralement, je compte mes km de manière très serrée. Alors l'un dans l'autre..., si je me suis toujours refusée à céder à la facilité, le pèlerinage n'est pas non plus un comptage rigoureux - et d'ailleurs impossible - de km, je valide donc cette dernière ligne droite qui sera courbe.
Encore 250 km, donc une dizaine de jours...
Le lundi 3 janvier, je veux, quoi qu'il arrive, enfin arriver à Tequisquipan et repartir de là où je m'étais arrêtée : La Giega. La route sera franchement quelconque... dans des terres de brûlis...

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...hormis que le moral remonte un peu et que les gens ont l'air plus sympas, comme cette voiture de jeunes qui s'arrête pour une petite causette. Ils font partie des milliers de pèlerins qui partent de Queretaro à la Guadalupe en juillet.

Tout le monde, cependant, ne comprend pas que je sois partie de Québec et je m'aperçois que certains, comme ces femmes rencontrées à la Giega, ne savent même pas où c'est !!! Au dire des Mexicains eux-mêmes, l'éducation nationale laisse à désirer !

Interminable arrivée, de nuit, à Tequisquiapan. Dans une jolie épicerie fine, une dame super souriante et agréable me recommande l'hôtel d'une de ses amies, quand sa propre mère arrive. Elle veut m'accompagner jusqu'à l'hôtel en question, où elle demande le prix. Puis elle me glisse à l'oreille :
- Attendez un peu, on va aller voir un autre hôtel qui sera peut-être moins cher...
Au secours, j'ai mal aux pattes avec mes  42 ou 43 km !!!

L'autre hôtel est plus cher. Nous repartons. La dame réfléchit :
- Moi aussi, je tiens un hôtel, mais un hôtel beaucoup plus cher. Alors, je vais demander à mon mari s'il est d'accord pour vous faire le prix du premier hôtel visité et, comme ça, vous pourrez venir chez nous !! Et son mari accepte volontiers. Et me voilà dans ce lieu de luxe... Allez voir :
http://www.hotelhaciendalasdelicias.com/
 

J'ai comme l'impression que le Mexique me fait le même coup que le Tennessee : se faire pardonner dans les derniers km !!!
Ce matin, le 4 janvier, elle m'offre les repas à la table de la famille.

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Et voilà son domaine, avec en premier plan, sa sublime strelitzia, fleur appelée également "oiseau du paradis" :

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Et la crèche dans le jardin :
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Et voici Tequisquiapan,  jolie et pittoresque, calme et touristique, rendue célèbre pour ces artisanats : paniers, jouets de bois, dentelles...

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et l'incontournable Guadalupana déclinée pour tous les goûts..., même les "kitch" !!!!

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Demain, votre marcheuse entamera, non sans émotion, sa dernière ligne droite, courbe et, pour l'occasion, je me mets aux couleurs si vives de ce Mexique qui, malgré ses souffrances, sait rester lumineux...

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Pour l'heure, j'ai rendez-vous avec mes hôtes pour un petit "cafesito",
A très bientôt,
Anne-Marie

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 20:30

Article revu et corrigé à la fin...

 

Ce jour-là, je méditais justement sur la vocation de la France et sur le nombre incalculable d'aventuriers qui ont quitté et quittent toujours ses frontières pour quelques mois, quelques années ou toute une vie pour défier le monde. Soudain, sur mon bord de goudron, arrêt sur image, comme un  mirage, une oasis au milieu du désert, les jambes qui flageollent, la chair de poule, une apparition : un drôle de vélo bat pavillon français !! Vous ne saurez jamais ce que suscite au fond du cœur, la vision de ce drapeau dans les mois d'exil à l'autre bout du monde...

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Il fallut plus de 4700 kilomètres pour rencontrer les premiers Français ! Il n'y avait pas de plus beau cadeau pour ce premier jour de la neuvaine de prière pour la France.
- Mais vous êtes Français !!
- Ben oui !
- Mais que faites-vous là ? 
- Un tour du Mexique...
Robert et Maryse ont ce "petit asseng pointu du sude de la Fraince, vous savez, ce petit asseng plein de soleille et de musique"...
- Nous sommes de Montpellier !
Ils ont acheté ce "vélo" à des Canadiens... Ah ! ces Canadiens ! De sacrés aventuriers aussi et, qui plus est, ingénieux et imaginatifs... Ils m'expliquent que ce tandem sophistiqué est bien mieux que deux vélos :  à deux vélos séparés, lui, passe ses journées à attendre sa femme et elle, passe ses journées à courir après son mari... Tandis qu'avec cet engin, chacun fournit l'effort proportionné à ses forces qui, du coup, s'additionnent... Depuis des années, ils sillonnent l'Amérique Latine ou l'Asie. Chaque hiver, ils partent 3, 4 ou 5 mois...

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Nous papoterons au moins une heure et partageons nos expériences, notamment celle que l'hospitalité ne va pas du tout grandissante en allant vers le Sud, et laissons sans vergogne nos chromosomes de râleurs invétérés s'exprimer à qui mieux mieux, mais toujours dans la bonne humeur... Ah ! ces Franchouillards ! Mais, dites-moi donc ce qui nous pousse, nous autres Gaulois, à parcourir la planète, alors que nous avons le plus beau pays, la meilleure gastronomie, les plus jolies montagnes, le climat le plus tempéré, les plus belles cathédrales, et que nous y avons nos meilleurs amis... ? Mais nous ne sommes jamais contents, on râle, donc on fait grève, on râle parce que les grévistes font grève, alors on part se défouler les guibolles - et surtout les neurones - autour du monde. On change d'air et ça nous change les idées, dit-on ! Mais à part ça, nous savons aussi nous intéresser aux splendeurs du monde et c'est pour cela que Robert et Maryse vont là d'où je viens : Guanajuato dont voici quelques clichés :

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La Plaza de la Paz, au cœur de ce Guanajuato, classée, je vous le rappelle, au patrimoine mondial de l'humanité

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Autel de la Basílica de Nuestra Señora de Guanajuato

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Plaza San Fernando

L'essentiel à savoir de Guanajuato est qu'elle doit sa richesse et sa prospérité aux mines d'or et d'argent qu'elle détient en son sous-sol, lesquelles mines sont toujours en activité. Son artisanat est prisé dans la région. Hormis la bijouterie, vous trouverez de la céramique, finement peinte à la main et toutes sortes de ponchos, châles ou autres pulls de laine.
C'est justement ici, à Guanajuato,  que j'ai un rendez-vous téléphonique avec Luc Adrian, de Famille Chrétienne. Son article, axé sur un "rendez-vous" et un "portrait", est paru juste avant Noël. Qu'il soit vivement remercié pour l'intérêt qu'il a bien voulu porter à cette "dé-marche", démarche entreprise, rappelons-le,  pour sensibiliser les gens au drame de l'avortement, pour sortir du tabou, pour taper un grand coup de poing sur la table, pour que ses défenseurs soient, avec toute la charité nécessaire, mis hors de nuire, pour que tous nos "Auschwitz" modernes ferment définitivement leurs portes. Point, c'est tout, il n'y aura aucune alternative à cela.

Nous avons donc eu une longue conversation avec le journaliste bien connu  de Famille Chretienne.

- J’ai peiné à résumer une telle aventure en 3 400 signes, avoue-t-il.
Je connais bien ce problème aussi à la radio ! Ce n'est pas facile. Mais l'avantage du blog est que l'on a tout l'espace qu'on veut pour compléter, préciser ou nuancer. Et je sais que Luc Adrian ne m'en voudra pas d'en profiter... !! 

Alors si vous voulez en savoir plus, cliquez ici...

Je resterai deux jours à Guanajuato, d'abord à l'hôtel, puis chez des Soeurs du Bon Pasteur qui tiennent un internat de filles près de l'Université et un "refuge" pour les femmes battues. Certaines sont même en danger de mort et viennent "survivre" ici !

Après avoir quitté cette ville de 150000 âmes, la famille de Jesús et Loreto, particulièrement accueillante,  me recevra dans leur restaurant puis dans leur maison de Dolores Hidalgo. Ils me donneront l'occasion d'un petit tour au grand marché de León pour découvrir des haricots, du maïs ou des piments de toutes les couleurs et autres tomates vertes :

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différentes sortes de maïs, de céréales et... dans les sachets : des crevettes séchées
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Ou encore ce piloncillo (photo ci-dessus), sucre de canne, qui sert à la préparation du café olla, café mexicain, servi avec ce piloncilla et de la cannelle...

Une autre spécialité typiquement mexicaine : la bière Corona qui coule à flots partout...

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... vraiment délicieuse.
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Et voilà de G a D : Verónica, Ángel Daniel (son fils), Luis Enrique (son frère), Loreto et Jesús (ses parents) devant leur restaurant
Mais ce 16 décembre commencent les festivités de la Posada. Neuf jours avant Noël, les Mexicains accompagnent la Sainte Vierge dans les derniers jours de sa grossesse. Durant une petite procession, ils récitent des prières dans le vacarme des pétards. R0016395
Elle est représentée, enceinte, assise sur un âne et en route avec Joseph vers la ville de David où il doit se faire recenser.

Enfin, les enfants sont appelés à crever, avec un bâton de bois, la "piñata", sorte de ballon décoré et coloré contenant des bonbons. Eclats de rire...
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Si le Mexique sait, parfois, découvrir un visage plus souriant et avenant, bien souvent il ressemble à ça :

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...des maisons abandonnées où rien n'est fait ni à faire, car ceux qui peuvent, quittent ce pays qui abrite le tout et son contraire, pour émigrer aux États-Unis qui me manquent à moi aussi !
Bref, je retrouverai Verónica à Dolores Hidalgo, où elle a une maison aussi. Puis, le 18 décembre, je m'enfuis, toujours à travers ce pays où il ne pleut jamais :

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... vers Atotonilco, qui abrite un sanctuaire fondé entre 1740 et 1777 par le Père Alfaro, pour des exercices spirituels, la dévotion au Christ souffrant et la pénitence. Le curé ne me décrochera pas un mot mais m'emmènera chez des Sœurs. Et sœur Lucie, plus souriante, m'offrira l'hospitalité. A défaut de pouvoir vraiment rencontrer les gens, je photographie les pierres et les cactus...

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Cependant, dès ici, une influence américaine se fait sentir. San Miguel de Allende, toute proche, abrite une forte communauté d'Américains, mais aussi de Canadiens. Et ici, à Atotonilco, je rencontrerai un couple du Wisconsin (Chicago) super sympa et causant !

 

Lundi 20 décembre - Jour 208

 

Il fait froid ce matin... Je n'ai pas trop de ma polaire et de ma veste. Et voilà qu'une petite dame, sans vergogne, me demande carrément de lui donner ma veste et même ma mini-serviette qui sèche sur mon sac-à-dos... Bien voyons... Je n'ai nullement l'intention de les couper en deux, comme l'aurait peut-être fait le célèbre cavalier de Tours. Partout dans le monde, dès que tu as une tronche un peu pâle et des yeux clairs, on croit que tu es un sac à fric. En voyageant, j'ai pu aiguiser un peu mon regard sur la pauvreté et ne partage pas toujours les grands clichés misérabilistes un peu tarte à la crème. J'ai découvert au fil des kilomètres une forme de misère dont on ne parle jamais, celle de la misère franchement coupable. Oui, elle existe aussi. D'ailleurs, par deux fois, j'ai parallèlement constaté la réaction de Mexicains eux-mêmes, face à ce problème. Une fois, à la Montaña de Cristo Rey, où les enfants mendient sous le nez de leurs parents qui leur apprennent le métier…

Pas besoin de commentaire, cette photo s'en charge :

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(Ceci n'est pas la solution. Pour chaque peso que tu leur donnes, leur avenir se complique davantage...)

… et plus tard, María-Elena, à San Miguel de Allende, dénoncera ostensiblement les jeunes femmes qui mendient avec leur bébé, pour amadouer l'Américain si généreux qui vient passer sa retraite ici. Bref, je ne vais pas alourdir mon texte avec ce problème complexe et réserve ma réflexion pour plus tard.
J'arriverai le soir à San Miguel de Allende, franchement belle, finement raffinée, aussi élégante que paisible.

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Paroisse principale Saint Michel

J'y passerai la première nuit justement chez María-Elena, rencontrée, rappelez-vous, dans le bus entre Monterrey et San Luis Potosí. Mais, le lendemain, en regardant mes cartes, je décide de rester ici pour y passer Noël et m'enquiers donc d'un logement pas cher. Une Québécoise m'a vanté l'auberge de jeunesse d'ici. Et dans ma chambre, arrive un soir Hermione Paddle, Australienne de Melbourne ! Le courant passe tout de suite bien et nous décidons d'aller le lendemain aux "Hot Springs", non loin de San Miguel de Allende : à la Gruta. Effectivement, de nombreuses sources chaudes jaillissent par ici. On connaissait ces sources chaudes bien avant l'époque hispanique : Atotonilco (village où se trouve le sanctuaire dont je vous ai parlé ci-dessus) signifie en Nahuatl "Lieu des Eaux Chaudes".
Il me faut acheter un "traje de baño" (maillot de bain) et rien que cela est déjà une aventure : je me retrouve dans un petit magasin de sous-vêtements féminins, tout ouvert sur la rue fréquentée. Mais il n'y a pas de cabine d'essayage... J'essaierai donc mon "traje de baño" par-dessus le pantalon devant tout le monde et sous les éclats de rire d'Hermione... C'est sexy à souhait !! Mais qu'à cela ne tienne, nous voulons notre spa naturel !!!

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C'est dans ce petit paradis que le téléphone sonne :

- Bonjour, c'est Philippe...!!

Décidément mes collègues ne m'oublient pas. Merci a eux !

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En bas, à droite, non, non, ce ne sont pas les fumées d'une boîte de nuit, mais bien l'intense buee de cette source chaude !!!

Je partage un dernier plouff avec mon Australienne... Puis nous nous apprêtons à repartir à San Miguel, quand Rodrigo nous fait signe de venir boire un café avec lui. Je flaire tout de suite le beau-gosse qui part en chasse-draguée. Seule, je l'aurais envoyé promener, mais Hermione est moins farouche... Elle sera l'instrument de la Providence.

Rodrigo est attablé avec son fils de 4 ans, et embrasse une femme qui n'est pas la mère de l'enfant... Bref, notre Don Juan nous propose évidemment de nous ramener à San Miguel. En route, soudain, Hermione lui dit que je marche depuis Québec, et je complète par mon sempiternel laïus (la conversation aura lieu en anglais) :
- Je fais un pèlerinage, 
en faveur de la vie, à la Vierge de Guadalupe, car elle est la Sainte Patronne des enfants à naître et j'offre à Dieu ce pèlerinage pour la fin de l'avortement.
- Ah..., O-K, tu es contre l'avortement... Il va falloir qu'on cause !
- Oui, je suis pour la vie.
- Ah, ouais, tu es HY-PER catholique !
- Ben non, je suis simplement catholique.
- Non, enfin, tu es hyper catholique !
- Ben non, je suis simplement catholique.
Il devient nerveux et agité.
- Ben, moi, je suis pour l'avortement... Attends ! Ils n'ont pas d'âme. C'est rien..... (silence) ....... ..............Ouais, enfin, je sais, je suis Hitler. (sic)
- On est donc bien d'accord. Il s'agit bien d'un génocide.
- Mais attends, ils ne pensent pas... Et puis on n'a jamais demandé à vivre !
- Est-ce que tu crois que tu peux me tuer, moi ?
Il réfléchit. (!)
- Non, je ne crois pas.
- OK, dans ce cas, où est la limite d'âge au-delà de laquelle on ne peut plus tuer quelqu'un ?
Pas de réponse.
- (Je reprends) C'est un être humain.
- C'est clair. C'est une personne.
Son fils de 4 ans détourne la conversation avec ses jouets. Mais en entrant dans San Miguel, Rodrigo, turlupiné par le sujet, revient à la charge.
- Ouais, mais bon, c'est rien, c'est comme une grenouille. (sic)
- Ça ne tient pas debout ! Car même indépendamment de tout argument philosophique, religieux ou moral, la simple science sait bien que les chats ne font pas des chiens.
Il gare son truck (4x4) pour nous inviter à manger des fruits de mer dans un boui-boui de trottoir.
- Ah ! c'est une aventure ! (Malgré la conversation, il croit quand même se faire deux nanas...)
Il s'enfile, tenez-vous bien, une bière au fond de laquelle gisent de malheureuses crevettes, le tout saupoudré de piment rouge.  Hermione, plus courageuse que moi accepte de déguster un bout de poulpe ou de pieuvre... Moi, il n'y aura pas moyen ! En revanche, une guêpe vient lorgner le plat coloré d'Hermione. Rodrigo s'apprête à l'écrabouiller de sa main.
- Tu crois que je peux la tuer ? me demande-t-il.
- Ben oui, si tu veux.
- Alors pourquoi elle et pas nous ? Elle a une âme aussi.
Profitant d'un instant où l'enfant est distrait, je glisse à son père :
- Dans ce cas, zigouille-le aussi, lui !
- (silence, puis il marmonne et je crois comprendre) Oui, j'y ai pensé, il y a bien longtemps.
Puis il craque et l'aveu tombe :
- Oui, c'est vrai, c'est terrible l'avortement. (sic).

Il repartira bredouille de sa chasse-draguée.
De ma chasse à la drague, je ne m'en irai pas si bredouille.

 

Je crois que certains ont cru que j'étais déjà arrivée à Mexico. NOOOOONNN !!! Je suis toujours en route, en pèlerinage vers la Guadalupe et pense arriver vers le 15-20 janvier. Il me reste à peine plus de trois semaines de marche. Donc je prends mon temps. Après quoi, j'aurai un peu de temps pour visiter (non plus en pèlerine, mais en simple touriste, ni vue ni connue, enfin anomyme !) le sud du Mexique avant de rentrer dans mon cher Québec puis en France... en février.

Celui qui est la Vie, et en est l'Auteur, est né. Prions pour que NAÎTRE redevienne tout simplement le premier des Droits fondamentaux des Hommes, quelles que soient les circonstances de leur conception.

C'est Noël, et le petit Jésus a fort à faire. Ne baissons pas les bras !
Au Mexique, avant Noël, les gens aiment jouer des "pastorelas", pièces de théâtre reflétant le combat spirituel, qui précède la venue du Sauveur, entre les anges et les démons et dont le genre humain est le champ de bataille.
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Et le soir du 24 décembre, contrairement à l'Europe, tout le monde est dans  la rue. C'est un gros avantage pour les gens seuls. La place principale est bondée et on va voir la grande crèche qui occupe le kiosque. Seul l'âne et quelques agneaux seront les santons vivants...
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Crèche de la Place principale de San Miguel Allende...
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Pendant le Messe de Minuit, un couple apporte un petit Jésus et le célébrant le dépose sur l'autel. Tout le clergé défile pour l'embrasser. Puis il est déposé sur la crèche du maître-autel. Mais beaucoup ont dans leurs mains le petit Jésus de leur crèche, en attente de bénédiction...
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Le 25, certains restaurants, magasins ou expositions d'art et d'artisanat seront ouverts, crise économique oblige. Invitation à flâner dans les rues :
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Si je donne parfois une vision un peu sévère des Mexicains, parce que la rencontre et le contact avec les autochtones sont vraiment décevants pour moi, en revanche, le Mexique recèle parfois des trésors... Il y a une culture, une histoire, des vieilles pierres, un savoir-faire artisanal ou gastronomique et de splendides couleurs. Le Mexique est coloré et aime ses couleurs.
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Mais pour rester centrés sur le pélé, nous en parlerons plus tard...

Joyeux Noël !
Je suis de tout coeur avec vous tous !

PAX pour les latinistes,
PAIX pour les francophones,
PEACE pour les anglophones,
PAZ pour les hispanophones !

Merci, infiniment merci, à tous ceux d'entre vous qui m'ont écrit ou téléphoné ces jours-ci. Ça met du baume au coeur !

Anne-Marie

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 02:57

Bienvenidos !!

 

Finalement je suis restée trois jours à San Juan de los Lagos pour, comme je vous l'ai dit, humer l'air du coin et... profiter de l'ambiance.
Et voilà que je découvre ces deux louloutes. Elles sont-t-y pas trognons ?? 

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Et un peu plus loin, voilà un petit groupe de musiciens qui mettent la bonne humeur partout... Les gens dansent sur cette place bondée. Ils se réchauffent comme ça. On mange du maïs chaud ou des fraises à la crème. Et ce joyeux tintamarre s'agrémente de pétards qu'on entend d'ailleurs absolument partout dans le Mexique. Comme signe de ralliement à chaque fête, chaque célébration religieuse - et il y en a tous les jours - vous avez droit aux pétards tonitruants dès 5 h 30 le matin et jusqu'à 2 h 00 du mat !!! Âmes érémitiques, s'abstenir !! 

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Mais pendant ce temps, on continue d'affluer dans la grande basilique. Une des grandes fêtes de ce sanctuaire est le 8 décembre, qui approche. La foule grossit de jour en jour. Le dimanche 5, jour de mon départ, on sera littéralement tassés commes des sardines pour la seule messe de 7 h 00. Et c'est pareil pour les autres messes ! La piété populaire s'exprime en arrivant à genoux, au pied de l'autel. Parmi la foule encore en silence, avant la messe du soir, il y a ce petit vieux, manifestement pas milliardaire, un peu en guenilles, emmitouflé dans son châle rose, qui avance doucement à genoux, en chantant tout seul et tout fort son petit chant à la Virgen de San Juan. Les autres, à genoux aussi, le dépassent, mais lui, va tranquillement, indifférent au "qu'en dira-t-on". Et puis, il y a les "mamas" mexicaines, pas bien grandes, un peu rondouillettes, aux longues tresses noires ou grisonnantes, aux habits colorés, un peu vieillots ou mal fichus. Il y a la classe plus aisée, bien sapée et bien coiffée. Et puis tous les jeunes, fagotés, eux, dans leurs fringues à la mode américaine, devenue, hélas, universelle. Il y a aussi ce type aux cheveux longs, un peu gitan sur les bords, qui, lui aussi, vient faire sa prière à sa Maman. Aux pieds de la Vierge, c'est donc, avec de nombreux cyclistes, tout ce Mexique contrasté, étiré entre deux époques, marqué par une longue histoire de violence, ce Mexique fier d'être Mexicain, ce Mexique de la drogue et des Cristeros, ce Mexique des atermoiements entre développement et taudis, tout cet immense Mexique qui défile. Et au milieu de tout ce petit monde, il y a votre marcheuse, manifestement pas très concentrée sur sa prière !!!

San Juan de los Lagos a été fondée en 1542, mais s'appelait avant Metzquititlán. L'histoire de la statue de la Vierge Marie semble contestée. Mais d'après l'auteur que j'ai lu, elle aurait été donnée à l'église de San Juan par Frère Miguel de Bolonia en 1542. Elle fut longtemps reléguée dans la sacristie, alors qu'une Indienne, Ana Lucía, se battait pour qu'elle soit honorée. En 1623, un homme, en route de San Luis à Guadalaraja, avec sa femme et ses deux filles, s'arrête à San Juan. Une de ses filles meurt. On s'apprête à l'enterrer. Mais l'Indienne Ana Lucía fait amener l'image et la jeune fille ressuscite ! S'ensuivront bien d'autres miracles et donc aussi la popularité de ce lieu qui deviendra un des hauts lieux de pèlerinages mexicains.

 

Dimanche 5 décembre - Jour 193

 

Assez vite, en sortant de San Juan, je gagne la campagne éblouissante de soleil et ensevelie sous une épaisse couche de poussière fine et blanche. Je m'enfonce dans les terres de haciendas, arides et solitaires, croisant un cavalier et quelques rares voitures, qui, parfois, s'arrêtent pour me demander ce que je peux bien faire ici...

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petite église de Paso Hondo

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Enfin loin du trafic des grands axes, je savoure un silence profond que plus rien ne perturbe, pas même les pétards si populaires ici !

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Quand le soleil capitule, étrangement, toutes les couleurs apparaissent dans la douceur des tons pastels. Et bizarrement, cela me fait penser au Burkina Faso, visité il y a déjà bien longtemps. Le Sahel, lui aussi, écrasé de soleil pendant la journée, semble revivre au crépuscule. Rapidement un petit air frais surgit de je ne sais où.

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maïs

J'arriverai, poussiéreuse, à Tlacuitapan, un nom poétique à lui tout seul...
Des gens, sans doute bêtement méfiants, m'affirment que le curé n'habite pas au village. Pourquoi me mentir ? Je ne suis pas bien méchante, pourtant. Mais le Mexique est décidément contrasté : 50 m plus loin, une autre dame, moins méfiante, me confirme que le curé habite bien là, qu'il va rentrer inscessamment d'une hacienda et que la messe sera célébrée à 19 h 30.
Il m'offrira une salle de catéchisme. Deux tout jeunes séminaristes, José-Guadalupe (19 ans, à droite sur la photo) et César-Osualdo (18 ans, à gauche) viendront toquer à ma porte pour une causerie qui s'éternisera jusqu'à point d'heure...
Si je croise une grosse majorité de gens plutôt froids, indifférents, farouchement réservés et chroniquement timides, en voilà deux qui contrastent par leur sourire et leur enthousiasme. Ils sont intarrissables. Je les confie à vos prières. Ce qu'ils vivent n'est pas toujours facile, mais ils sont l'espoir de notre Sainte Église Catholique. Que Dieu les guide sur leur route vers le sacerdoce !

En tout cas, merci à tous les deux pour cet échange plein de joie !

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Lundi 6 décembre - Jour194

Le curé, le Père Jesús Rochas, m'invite au petit-déjeuner avec mes deux séminaristes, la cuisinière et Mónica, la secrétaire. Omelette et haricots, tortillas et café...

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Eglise de Tlacuitapan

Petite étape de 17 km seulement pour atteindre Unión de San Antonio, petite bourgade fort sympatique, où je déniche un hôtel tout aussi sympatique pour quelques 200 pesos (même pas 20 dollars).

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Mardi 7 décembre - Jour 195

Réveil dès 5 h 00 par les sempiternels pétards qui vous crèvent les tympans et des chants à la Guadalupana rythmés par les tambourins...

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Ce petit oiseau rouge vif est le seul oiseau coloré que je vois souvent.

Après mon chocolat à la cannelle et un petit tour à l'église (où le Saint Sacrement est exposé à deux endroits différents - on prie au Mexique !) j'enfile mes 30 bornes monotones pour finalement atterir dans une vraie décharge : San Francisco del Rincón.

 

Mercredi 8 décembre - Jour 196

 

C'est aujourd'hui non seulement la fête de l'Immaculée Conception, mais aussi la fête de Radio Espérance, l'occasion de causeries avec plusieurs de mes collègues ! Ça fait du bien au moral ! Je trace pour me débarrasser de ce dépotoir qu'est la région de San Francisco pour atteindre le soir Jesús del Monte, un petit village. Je frappe au presbytère où je rencontre LucÍa, l'assistante du Padre Ignacio. Une fois franchies toutes les portes de la méfiance, la confiance s'installe, les coeurs s'ouvrent et Lucía m'offre même une bonne soupe de maïs, des tortillas, du jus de mandarine et... une lessive qui réjouira ma chemise !! Le Père voudrait me faire rencontrer une famille que mon témoignage en faveur de la Vie pourrait toucher. Mais pour je ne sais quelle raison, cela ne sera pas possible. Je dormirai donc au presbytère, après un petit tour dans un village qui fête l'Immaculée Conception :

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L'église est minuscule, mais cela n'empêche pas les chiens d'assister, eux aussi - silencieusement - à la messe et d'y écouter pieusement le sermon, qui portera justement sur le problème de l'avortement. Je lance un appel pressant à tous les prêtres francais afin qu'ils brisent, en chaire,  le tabou de ce problème si douloureux. N'ayez plus peur de prêcher sur ce sujet ! Il faut en parler ouvertement et dire clairement la vérité.
"Prêche à temps et à contre-temps !" nous dit Saint Paul. Tant que nous nous tairons, l'adversaire progressera.

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Lucía et le Père Ignacio...

 

Jeudi 9 décembre - Jour 197

 

Direction Silao, une ville à l'est de León. Le chemin m'offrira ces paysages-là : 

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Ici, la saison sèche dure de septembre à avril et donc la saison des pluies, de mai à août. De rares champs sont irrigués. On trouve toujours du maïs, des choux, de l'agave, les figues de barbarie qui poussent partout. On en mange le fruit, bien sûr, mais aussi "les feuilles" qu'on appelle ici "nopales". Sans gants, les femmes coupent ces "feuilles", épluchent la peau et récupèrent le coeur. On trouve aussi du sorgho.

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Ci-dessous, un lotissement en arrivant à Silao. Les toits sont plats et on y dépose une véritable forêt d'énormes réservoirs d'eau :

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Peu avant Siloa, je demande mon chemin à Miguel Arcángel qui finalement, m'accompagnera un petit bout de chemin avec son vélo. Dans le lointain au nord, une chaîne de montagnes est dominée par un sommet de fière allure. Je lui demande ce qu'il y a sur ce sommet :

- Es la montaña de Christo Rey !

Il y a donc un sanctuaire là-haut. Je change tous mes plans des jours à venir et décide d'y grimper...

En attendant, je cherche un hôtel dans Silao et Graciela m'y guidera. C'est la fête de Saint Juan Diego, le voyant de la Vierge de Guadalupe. Grande assistance à la messe ce soir-là.

 

Samedi 11 décembre - Jour 199

 

Après un jour de pause (je ne sais pas pourquoi, mais j'avais mal aux pieds...), je prends la route vers ma montagne. Enfin de la montagne ! Je revis... et éclate de rire en voyant la tête de ce Cadichon que je trouve tellement bouffon, mais irrésistiblement trognon !! 
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La route pavée s'élève, traverse un petit village, Aguas Buenas, puis d'autres où les enfants mendient, pour atteindre, à 2579m d'altitude, le sommet qui abrite une communauté de prêtres et de soeurs. En haut de l'édifice, une immense statue du Christ Roi, une chapelle qui Lui est dédiée, avec l'Adoration, et en bas, une autre chapelle dédiée à la Vierge de Guadalupe, Reine du Mexique...

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Dimanche 12 décembre - Jour 200 !! Nuestra Señora de Guadalupe !!

 

Messe à 9 h 00.
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Des visiteurs et pèlerins moins nombreux qu'à México en ce moment, mais bon... Il n'empêche que ce lieu est un des plus visités au Mexique, après México et San Juan de los Lagos. Cette montagne est considérée comme le centre gégraphique du Mexique. Un premier monument du Christ Roi a été bombardé et dynamité en 1926, sur ordre de Plutarco Elías Calles pendant la "Guerra Cristera". Il a été reconstruit dans les années 1940. Voir en español ce site pour en savoir un peu plus :

http://es.wikipedia.org/wiki/Cerro_del_Cubilete

J'ai donc trouvé très symbolique d'être en ce 12 décembre en haut de cette montagne pour implorer, dans nos coeurs et sur nos pays, le règne du Christ et de la Vierge Marie, notamment, comme je le dis à ceux que je croise, pour que cesse, ni plus ni moins, l'avortement. Le Christ règne sur les vivants, nous appelle à la Vie et est venu pour que nous l'ayons en abondance. L'avortement n'est rien d'autre qu'une grande machine de guerre de Satan contre le Christ. N'en soyons JAMAIS complices ni collabos !

Pemettez-moi de vous livrer un constat que je peux faire, maintenant que je suis au Mexique : ici je vois beaucoup d'enfants et de jeunes. Aux États-Unis, je n'en voyais presque pas. Telle Rachel qui pleure ses enfants, je lance un cri aux principaux responsables de ce génocide fomenté très consciemment : où sont nos enfants ? Que trouve-t-on dans les poubelles de nos "cliniques", transformées en charniers ? Vous aurez des comptes à rendre de vos crimes contre l'humanité. Le sang d'Abel crie de plus en plus fort vers Dieu. Inutile de vous boucher les oreilles.

 

Le soleil brille et les couleurs sont tout simplememt superbes. Miguel pédale sur son vélo tout terrain. Il est compétiteur dans cette discipline et s'entraîne dans le coin, se préparant à la prochaine saison qui commencera en février. Sur ce chemin, ont lieu aussi des compétitions internationales de rallyes automobiles...
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Vous me pardonnerez cette tentative de panoramique mal coupée, je rafistolerai tout ca avec mon ordinateur...

A Sangre de Christo, un petit village, je demande les toilettes dans un minuscule magasin. Le gars trouve une gosse qui passe par là :

- Tu voudrais bien emmener cette dame aux WC dans ta maison ?
- Oui !
Et me voilà siégeant sur "le trône", au fond d'une cour où caquettent les poules et où fume un petit feu pour la cuisine entre les cactus et les poiviers roses. La musique plein pot achèvera d'enchanter - c'est le cas de le dire - cet instant unique : un groupe traditionel mexicain chantant, dans le pur style de nos vinyles, la Guadalupana !
On ferme ce lieu secret pauvre, mais digne, avec une couverture. Pour tirer la chasse, on remplit un petit seau disposé à l'extérieur, à côté d'un grand baril d'eau. Ainsi va l'utilisation de l'eau dans les pays où elle est rare.

J'ai une fringale de chocolat, mais Lindt ou Neslé n'arrivent pas dans ces contrées d'un Nouveau Monde, resté lointain à mes goûts... de luxe !
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Santa Ana avant d'arriver à Guanajuato

J'arriverai de nuit à Guanajuato où je devine des trésors à voir.
C'est touristique et les hôtels sont d'un autre standing que ceux que j'ai vus jusqu'à présent :
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Mais pour ne pas retarder encore la publication de cet article, je parlerai plus tard de Guanajuato, classé au patrimoine mondial de l'humanité.
D'ici-là, voici quelques liens à voir ou revoir :

 

Pour ceux qui croient que la sacro-sainte démocratie s'applique bel et bien à tous :

http://www.catholiques-en-campagne.fr/content/view/323/1/

 

Revoici le lien vers ce témoignage édifiant pour ceux qui ne l'ont pas encore vu :

http://www.americatho.org/evangile-de-la-vie/le-temoignage-bouleversant-d%e2%80%99une-americaine-rescapee-d%e2%80%99un-avortement

 

Enfin, voici un mail reçu, il y a peu : une invitation à une grande neuvaine pour la France. Soyez nombreux à vous y joindre :

Chers Amis,
Beaucoup d’entre nous, en particulier les jeunes, s’interrogent devant l’état de notre pays, la France. Problèmes sociaux, moraux, sécuritaires, religieux ne semblent pas être suffisamment résolus au niveau politique. La France, et avec elle les Français, demeure meurtrie et souffre dans son esprit, sa culture et ses valeurs.
Le souhait d’agir préoccupe nombre d’entre nous, désireux d’œuvrer pour notre pays mais ignorant bien souvent de quelle manière agir.
Aussi, nous vous proposons une action simple mais dont les fruits peuvent être considérables : lancer une neuvaine de prière d’envergure nationale pour demander et obtenir à l’occasion de Noël une nouvelle naissance pour la France.
Parce que nous croyons à la force de la prière, nous savons que le Ciel nous entendra mais plus nous serons nombreux à nous unir à cette neuvaine, plus les fruits en seront importants, alors faites passer ce message et informez de cette initiative tout chrétien de bonne volonté, prêtre, couvent, communauté, paroisse ou blog susceptible de prier et de faire prier pour la France !
La neuvaine en elle-même se trouve ici : http://www.neuvaine-france.fr/neuvaine.html


En union de prière pour la France !
Merci pour tous vos mails ! c'est toujours un bonheur !

A la prochaine,
Anne-Marie 
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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 02:12

Buenos días !!

 

Mardi 23 novembre - Jour 181

 

Le père Luis, prieur de la Communauté St Jean de Monterrey, me conduit à la gare routière (de Monterrey), après la messe célébrée, rien que pour moi, par le père Thierry-Bernard. Le père Luis, Béninois, m'a beaucoup réconfortée dans ma décision de quitter le nord du pays en bus. Ses paroles furent apaisantes et encourageantes... Encore un immense merci aux 8 frères pour tous les échanges, conseils, votre accueil et les moments partagés...

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entrée du couvent des Hermanos de San Juan (les petits gris...)

Le père Luis me bénit dans le hall de la gare et part. Ça fait tout drôle. Je me retrouve seule dans la jungle mexicaine... Enfin... seule... c'est vrai que Tobie ne volette jamais bien loin !

Le bus part avec une demi-heure de retard pour environ 8 heures de trajet en passant par Saltillo et Matehuala à travers tout l'altiplano mexicain. Il s'agit d'un haut plateau enserré entre la Sierra Occidentale et la Sierra Orientale. Ce haut plateau gagne en altitude progressivement en allant vers le sud : San Luis Potosí est déjà à 1900 m d'altitude. Cet altiplano est une zone vraiment aride. Sans qu'il s'agisse d'un désert au sens propre, on n'y rencontre quand même pas grand chose : de rares villages réputés comme étant parmi les plus pauvres du Mexique, une végétation steppique composée d'herbacées, de yuccas et d'épineux. Il peut y faire chaud la journée et assez froid la nuit comme souvent dans les "déserts" tropicaux. En voici quelques aspects, clichés pris du bus.

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Je perçois, en traversant ces immensités, la main maternelle de la Vierge Marie qui me guide là où elle veut que je marche. Elle connaît son cher Mexique, elle !
En dehors d'un imposant convoi militaire sur l'autoroute, je ne verrai rien concernant le conflit qui oppose le gouvernement et le monde de la drogue.
Maria-Elena habite Monterrey, mais s'en va régulièrement à San Miguel Allende. Nous papotons en anglais et me voilà déjà invitée quand je passerai à San Miguel...
Nous arrivons de nuit à San Luis Potosí où je m'enquiers de la première église où je pourrai demander l'hospitalité pour la nuit. Et voilà que je tombe sur la paroisse San Cristobal El Montecillo, où une messe est commencée. Forte de la crédentiale, rédigée en espagnol par le père Thierry-Bernard, je me dirige vers le père Rutilio dont le regard va briller en lisant mon "sésame"... Il m'offre une salle paroissiale dotée d'un lit et d'une salle de bains. Avec Elisa, une paroissienne aux splendides cheveux ébène, il va m'acheter de quoi manger. Et je me regale d'une goyave fraîche...

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Le lendemain, je visite le "centro histórico" de San Luis avec notamment sa cathédrale. La piété mexicaine s'y exprime dans toute sa beauté édifiante. Chaque autel latéral, chaque petit oratoire est "utilisé" pour telle ou telle dévotion. Il y a la queue pour les confessions et on n'y trouve pas que les "vieilles bigotes" comme on dirait chez nous : les jeunes et les hommes sont bien là aussi...

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La Vierge que l'on entrevoit au sommet de l'autel est une vierge enceinte.
Et voici, ci-dessous, le couvent des Franciscains. Mais aujourd'hui, il est hélas transformé en musée de la révolution, de la culture aztèque et, affront suprême, de la franc-maçonnerie (qui gouverne le Mexique, ne l'oublions pas).

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Ci-dessous, El Templo del Carmen, où les Carmélites ne figurent plus qu'en statues. Mais l'église est restée au culte.

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Jeudi 25 novembre - Jour 183

En quittant San Luis Potosí ("Potosí" est un nom donné par allusion au Potosí colombien où, comme ici, il y a des mines d'argent, et San Luis est notre Saint Louis...), je trouve l'INEGI, l'équivalent de notre IGN (Institut Géographique National). Je m'y précipite pour me fournir en cartes plus détaillées. Enfin, je gagne la campagne et arrive à Escalerillas :

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Je grimpe encore un peu et atteins Pozuelos... à 2100 m d'altitude...

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... où Luz m'accueillera dans sa maison :

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Nous reciterons le chapelet ensemble.



Vendredi 26 novembre - Jour 184



Je quitte mes hôtes et le village et m'en vais méditer sur ce que je viens de vivre. Ai-je eu la bonne attitude, en tant qu'Européenne et blanche, face aux conditions de vie des gens d'ici ?

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La grand'route monte jusqu'à atteindre un haut plateau...

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Il y a des moments où je ne sais plus très bien où je suis. Depuis des mois de vie nomade, je me crois parfois dans d'autres pays, comme l'Espagne ou le Maroc. Parfois, en croisant les gens, je crois voir des Vénézuéliens ou des Péruviens. Je ne sais si c'est l'altitude, mais j'ai du mal à réaliser que je suis au Mexique...

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Seule la route, que je suivrai plusieurs jours durant, offre une présence humaine. Pourtant, derrière moi, j'aperçois des antennes téléphoniques et justement ça sonne ! C'est un membre de ma famille qui vient aux nouvelles !
- Alors, où es-tu ?
- Quelque part au pays des cactus !

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Le soir, j'arriverai au crépuscule, dans un village où l'accueil du curé sera d'un froid glacial. Il n'en a rien à cirer de mon pélé. Il me parle de planter ma tente dans une cour dallée où il y a quand même un WC et un robinet d'eau, dont je n'ai pas vérifié le bon fonctionnement. Il est 18 h 50. La messe est dans 10 mn. Et je decouvre qu'elle est célébrée par un autre prêtre, plus jeune, pas plus souriant, mais quand même un peu moins coincé. Perspicace, je tente une autre chance auprès de lui. Finalement, il appelle une de ses amies, Louisa, qui m'ouvrira la porte de sa maison. Nous n'aurons pas beaucoup d'échanges, mais la confiance a fini par s'installer. J'y vais d'ailleurs au culot et je demande au Padre pourquoi l'hospitalité semble vraiment difficile, alors qu'on m'avait tant vanté l'accueil mexicain. Que se passe-t-il pour que je croise des gens si froids, indifférents, incapables de décrocher le moindre sourire ? Dans les églises, les gens n'en ont rien à faire qu'une étrangère soit parmi eux. Alors qu'aux États-Unis, tout de suite, quelqu'un venait vers moi, me souhaitait la bienvenue et engageait la conversation...
Réponse du Padre :
- Vous savez, c'est très dur, ces temps-ci, pour nous. La violence ! Nous sommes obligés d'être méfiants...

Cqfd, ok j'ai compris. Il n'empêche que lorsque la confiance s'installe, le coeur s'ouvre, et le soir, chez Luisa, des jeunes tout pleins de fougue et d'insousciance viendront me saluer, y compris le petit bout de chou de 3 mois...

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Samedi 27 novembre - Jour 185

 

Journée mortellement quelconque. Toujours des gens froids, limite pas aimables du tout. Des détritus partout, des maisons (quand ce ne sont pas des taudis) jamais finies et laides. Mes premiers jours de marche sont amers. Dans les villages, les toilettes sont en commun. Il n'y a pas d'eau courante. Je soupçonne certains de ne pas manger à leur faim. Ici : Los Alpes qui n'ont rien d'alpestre...

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Je longe toujours la grande route qui relie Guadalajara à San Luis Potosí. Cette route est empruntée deux fois par an, notamment en mars, par les pèlerins qui se rendent à pied à San Juan de los Lagos, où je me dirige aussi. Un chemin carrossable longe la route.
Mais je n'avance pas et je galère. Est-ce que je vais arriver à me plonger dans ce Mexique si différent ? Il y a manifestement un pas que je n'ai pas encore franchi pour véritablement me "plonger" dans ce nouveau monde... J'en oublie, ce soir-là du samedi 27 novembre, la grande veillée de prière pour la vie célébrée partout dans le monde, à la demande du Pape...

Dimanche 28 novembre - Jour 186

 

Robotisée, j'avance sans même me dire que ça ira mieux plus tard...

Soudain, le téléphone sonne. C'est l'Abbé Hubert Lelièvre, qui s'occupe de l'association l'Évangile de la Vie à Bollène !
- Bonjour Anne-Marie, on pense bien toujours à vous, notamment hier à la veillée de prière pour la vie !
- Ça alors, vous me faites vraiment plaisir, car justement, en ce moment, je galère dans mes cactus !
- Allez, on prie bien pour vous !

Je craque quand même en échouant à l'hôtel (assez éloigné des standing américains) de Raymundo.

 

Le lendemain, lundi 29 novembre, Raymundo et son ami me mettent en garde :
- Ne campez jamais seule dans la montagne, la mafia vous observe et espionne tout !
Pourtant, je sens que la région est quand même moins dangereuse que le nord.

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Mais je trace, en comptant les cactus. Je suis incapable de prier et me réfugie dans mes rêves, en songeant à la neige qui a blanchi la France...

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A Los Amarillas, un lieu-dit de deux ou trois bicoques, la route bifurque un peu et un "je ne sais quoi" se métamorphose. Je peux longer la nouvelle route qui n'est pas encore en service. Au diable la valse des camions et leurs nuages de poussières qui vous colmatent les poumons. 

Ça descend légèrement pour atteindre un autre haut plateau, un peu moins haut...

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Le soir, nouvelle métamorphose, j'arrive au village de San Miguel de Cuarenta. Il a un peu plus d'allure que ceux que j'ai traversés ces jours précédents. J'entre dans l'église paroissiale où je trouve Saulo, un séminariste, en train de prier devant le tabernacle. 

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Il me conduit dans la cour du presbytère où nous attendons le prêtre. Il me sert du jus de Jamaïco, une fleur... C'est rafraîchissant ! Je lui demande s'il y a des Associations pro-vie au Mexique.

- Non, pas vraiment, c'est l'Église !

Le Padre Juan-Manuel, vicaire de la paroisse, arrive : un p'tit jeune, aîné d'une fratrie de 16 enfants ! Je ne lui donne pas 30 ans, beau comme un coeur, souriant et plein d'energie !

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On papote 5 min, et voilà notre jeune prêtre et le séminariste avec un seau, un balai, une serpillière, balayant, récurant, lavant, époussetant la "casa de seminarios", une maison vide appartenant à la paroisse où ils veulent me loger. Ils amènent un matelas, du savon et... une résistance qu'on trempe dans un seau d'eau pour avoir de l'eau chaude ! Tout est fin prêt, mais la journée n'est pas finie. Le père Juan-Manuel veut saisir l'occasion de mon passage pour diffuser le témoignage en faveur de la vie.

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A la fin de la messe de 18 h 00, il me tend son micro pour que j'explique mon périple. Ensuite, à 19 h 30, il m'emmène, avec une quinzaine de jeunes, tous fourrés dans la "camioneta", vers deux petits villages, dont El Refugio. Et nous arrivons dans une hacienda, datant de 1814, fondée par la famille Moreno, qui donnera son nom à la ville la plus proche : Lagos de Moreno. Plusieurs dizaines de personnes vivent actuellement dans cette hacienda, dont les bâtiments abritent une église, qui est aujourd'hui dépendante de la paroisse. Ce soir, notre padre Juan-Manuel, sonne la cloche, sous le ciel illuminé de myriades d'étoiles, pour rassembler ses jeunes dans l'église, où il veut donner un petit cours de doctrine sociale de l'Église.

Mais commençons par chanter et danser :

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Puis, place à l'enseignement. Un seul garçon est présent ! Les filles sont décidément plus "spi" que les garçons...

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Puis, rebelote, dans mon petit nègre espagnol, je fais une mini-causerie sur l'objet de mon pèlerinage.

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En rentrant, le Père, qui semble vouloir me faire découvrir tout le Mexique en même temps, me montre une chapelle dédiée au Christ Roi et aussi, par voie de conséquence, aux martyrs mexicains, les Cristeros, dont beaucoup de prêtres. L'un d'eux semble être particulièrement cher au coeur des Mexicains : Santo Toribio.

 

Le lendemain, mardi 30 novembre, petit déjeuner avec le père Juan-Manuel, le père Francisco, le curé, Saulo et la cuisinière. On me régale de mets mexicains : Le petit-déjeuner n'est rien d'autre qu'un repas complet. Omette au jambon, des haricots, du "piquant" à volonté... Ici, le chocolat chaud, ainsi que le café, peuvent être servis avec de la cannelle. Et je craque pour le Rompope, boisson à base de lait, de jaunes d'oeuf, de sucre, de cannelle et d'alcool... C'est un vrai bonheur ! Et puisque j'en demande la recette, on me conduit chez Marie-Chouille qui nous la dicte !!! C'est l'occasion, pour notre Padre, de saluer tout le monde dans les rues de Cuarenta ! Bref, je pars à reculons... revigorée par cet accueil sans pareil...

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Aujourd'hui, je me rends à Lagos de Moreno et la région sera plus agricole que mon désert des jours précédents. Du maïs, un peu d'agave et ... du cochon.
Pause à la station service, ultra moderne, de Gonzalo Gutierrez Rodriguez, qui s'intéresse à mon périple. La photo s'impose devant l'oratoire de sa station service :

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Je reprends ma route, toujours la nouvelle qui n'est pas encore en service, ou les graffiti des ouvriers m'encouragent : 

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En arrivant à Lagos de Moreno, je vise le centre historique et la cathédrale, où je ne trouverai pas le curé, parce que la Vierge Marie veut me faire atterrir dans "sa" paroisse, juste à côté de la cathédrale, la paroisse de la Vierge de Guadalupe !! Je n'ai pas fait exprès ! Il y a l'adoration dans un brouhaha dû aux préparatifs de la fête du 12 décembre. Chacun s'active pour préparer tel autel, repeindre tel objet religieux, installer un échafaudage, etc... Le père Juan Jose lit ma crédentiale et m'offre l'hôtel ! Je lui demande s'il y a un endroit où dormir pour le lendemain soir, car entre Lagos et San Juan de los Lagos, il a près de 50 km.
- Mais non, répond-il, ça se fait dans la journée ! Il y a 47 km.

Me voilà mise au parfum. Les Mexicains ne sont pas vraiment douillets. À la Gauloise de ne pas se laisser abattre. 

J'irai manger dans un petit patio sympathique, où le vent nocturne rappelle que nous sommes quand même sur les hauts plateaux mexicains...

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Cathédrale de Lagos de Moreno.

Cette ville coloniale abrite une trentaine de prêtres, et dans chaque paroisse il y a environ 5 messes par jour. Ils font concurrence à la Pologne !

 

Mercredi 1er decembre - Jour 189

 

Le père Juan José m'a dit que la messe était à 6 h 30 le matin. Tout le monde est emmitouflé dans de grands châles. Il fait froid mais toutes les portes sont ouvertes aux courants d'air...

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Je dévore un petit-déjeuner sur le trottoir, tout en causant avec l'autre prêtre de cette même paroisse, le père Emiliano, qui parle un tout petit peu français, étant allé à Ars, Paray-le-Monial, Lyon... et le père Juan-José qui est un grand fervent de la petite Thérèse !

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Le père Juan José

 

Puis, je commence à compter mes 47 km, un enfer le long d'une autoroute... mais c'est la route qu'empruntent les pèlerins, la preuve :

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Effectivement, il vaut mieux faire l'étape d'une traite, pour en finir plus vite ! La seule distraction du jour sera ce "restaurant" où il n'y a plus rien, si ce n'est des milliers de mouches, un bonhomme à moitié déculotté, qui m'indique les toilettes. J'ose m'aventurer : les gens "font" à même le sol et les murs. Vision d'horreur et de déchéance. Mieux vaut crever que de pisser là ! Je déguerpis, détestant les mouches plus que jamais.

Plus loin,  je pourrai m'arrêter dans une "carnitas", avenante et propre, où on mange de la viande et des tortillas. Je prendrai une préparation de piments pour une simple salade... de quoi vous mettre le feu aux fesses pour finir la plus longue étape de mon périple...

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J'arrive au crépuscule aux pieds de la Virgen de San Juan, dans une  très belle basilique. Je vais rester quelques jours ici... pour humer l'air du coin et profiter des belles couleurs :

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... et de la splendide basilique où les pèlerins arrivent à genoux.

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Je ne connais pas très bien l´histoire de ce lieu de pèlerinage où l'on afflue de tout le Mexique, des États-Unis, d'Amérique Centrale et même d'Espagne. Je vais enquêter un peu.
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Il y a de quoi s'offrir quelques douceurs, ici. Les "dulcerías" foisonnent. On y trouve justement toutes sortes de sucreries : de la confiture de lait à différents parfums, des pâtes de fruits, des gâteries à la noix de coco et le fameux Rompope, lui aussi décliné selon différentes saveurs (noix, amande...)

Et comme souvent dans ces lieux de pèlerinage, on trouve les vendeuses de dentelles et les vendeurs de chapelets...
Et je voudrais terminer par cette photo de la chapelle du Saint Sacrement, toujours dans cette basilique de San Juan de los Lagos.

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La Vierge de Guadalupe y trône au-dessus de l'autel, car elle est Mère de la Vie, Vie présente dans le Saint Sacrement. D'ailleurs dans le cyber-café d'où j'écris ces lignes, il y a un poster de la Vierge de Guadalupe avec, en son sein, un Ostensoir. La Vierge, enceinte, est bien le plus saint de tous les tabernacles.

 

Extrait de la fin de l'Encyclique Evangelium Vitae :

« De mort, il n'y en aura plus » (Ap 21, 4) : la splendeur de la Résurrection

105. L'annonce de l'ange à Marie tient dans ces paroles rassurantes : « Sois sans crainte, Marie » et « Rien n'est impossible à Dieu » (Lc 1, 30. 37). En vérité, toute l'existence de la Vierge Mère est enveloppée par la certitude que Dieu est proche d'elle et l'accompagne de sa bienveillante providence. Il en est ainsi de l'Église, qui trouve « un refuge » (Ap 12, 6) dans le désert, lieu de l'épreuve mais aussi de la manifestation de l'amour de Dieu envers son peuple (cf. Os 2, 16). Marie est parole vivante de consolation pour l'Église dans son combat contre la mort. En nous montrant son Fils, elle nous assure qu'en lui les forces de la mort ont déjà été vaincues : « La mort et la vie s'affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne ». (141)

L'Agneau immolé vit en portant les marques de la Passion dans la splendeur de la Résurrection. Lui seul domine tous les événements de l'histoire : il en brise les « sceaux » (cf. Ap 5, 110) et, dans le temps et au-delà du temps, il proclame le pouvoir de la vie sur la mort. Dans la « nouvelle Jérusalem », c'est-à-dire dans le monde nouveau vers lequel tend l'histoire des hommes, « de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé » (Ap 21, 4).

Et tandis que, peuple de Dieu en pèlerinage, peuple de la vie et pour la vie, nous marchons avec confiance vers « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1), nous tournons notre regard vers Celle qui est pour nous « un signe d'espérance assurée et de consolation ». (142)

 

Voili, voilou, voilà, pour les dernières news. Je vais repartir vers Guanajuato, San Miguel de Allende, Queretaro, etc...

 

Alors, à la prochaine,
Anne-Marie

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 16:56

Chère famille, chers amis,

 

Si j'ai reussi à tout faire à pied ou à vélo de Québec à McAllen, devoir prendre un bus pour feinter les cartels, m'a quand même énervée au plus haut point. Il me restait, de McAllen à Mexico, un peu moins de 1000 km à parcourir. Si évidemment je ne souhaite pas marcher sous le nez de ces narcos, mon côté breton, et donc têtu comme une mule, me décide à faire quand même mes 1000 bornes restantes, mais ailleurs, dans des zones supposées plus calmes, ou plutôt moins risquées. Mais c'est tout relatif.

Alors, j'ai décidé, non sans mal, car tout est confus et contradictoire, de reprendre un bus pour descendre un peu plus vers le sud à San Luis Potosí, censé être moins dangereux que Monterrey ou Torreón, d'où j'avais pensé partir aussi. Cependant, 8 mafieux du gang Zetas ont été arrêtés samedi dernier, à San Luis Potosi justement...

Bref, même le Bon Dieu semble hésiter dans cette jungle, pour me conseiller la suite du pèlerinage...

Alors demain, mardi, je pars en bus à San Luis Potosí et de là, je reprendrai la marche à pied en direction de San Juan de Los Lagos (Toute cette région est celle des Christeros... joli programme...), puis je me dirigerai vers la région de Queretaro, Pachuca et la région de Mexico. Je ferai donc en zigzag mes 1000 bornes restantes, si tout va bien... J'ai concocté un itinéraire qui devrait être intéressant et riche...

Par ailleurs, je reprends donc la marche et laisse mon vélo aux Pères à Monterrey. Le Bon Dieu saura inspirer les Pères pour donner à qui Il veut ce vélo bénit, en parfait état, et qui a fait 1600 km pour la Vie !

Enfin, sachez que mon numéro de téléphone américain (740-630-8517) est désormais périmé. J'ai acheté un autre téléphone, mexicain, dont voici le numéro :

811 0 28 25 23

Numéro qu'il faut faire depuis la France :

0052 1 811 0 28 25 23

Le 1 devant le 811, est spécifique des portables au Mexique.

Voilà pour les dernières news...

Anne-Marie

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 04:14

Chers amis,

 

Chez nous, en France, il y a bien un peu partout des répliques de la grotte de Lourdes où les gens se rendent en pèlerinage, à defaut d'aller à Lourdes. De même, ici à Monterrey, il y a une réplique de la Guadalupe de Mexico. Et ce matin (20 novembre), pour célébrer la fête de la Présentation de la Vierge Marie, avancée d'un jour, un pèlerinage était organisé par la Universidad del Norte, depuis cette même université jusqu'à la basilique de Guadalupe de Monterrey. Deux heures de marche dans les rues, toujours un peu cracra et hyper polluées. Vacarme, joyeuse pagaille, danses et tambourins, chapelet de la Guadalupe où nous méditons, en guise  de mystères, les 5 apparitions de la Vierge à Saint Juan Diego,  prières pour demander la paix, ici à Monterrey et au Mexique, chant "la Guadalupana, la Guadalupana..." (cliquer ici pour l'écouter sur youtube) et qui maintenant, me trotte en boucle dans la tête ; et enfin messe. Toute l'animation spirituelle est assurée par les frères et pères de St Jean qui se démènent ici...

Les photos en diront bien davantage.

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Ce sont les filles qui dansent et les garçons qui tambourinnent. Durant deux heures... les filles craqueront les premières. Elles ont des tongues en ferraille pour faire tout le tintamarre nécessaire. J'ai sans doute moins mal aux pieds, au stade actuel de mon périple, qu'elles, en deux heures de danse... Quant aux garcons, les plus jeunes m'épatent. Ils ont l'air de s'amuser commes des petits fous avec leurs tambourins. Ils doivent avoir les poignets en compote après ça...

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Soudain, je repense, songeuse :

- "Bigre, j'ai fait du chemin, depuis les forêts solitaires du Nord du Quebec..."

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Les diablotins (comme ci-dessus à droite) représentent les forces du mal qui empêchent les pèlerins (et pèlerines) d'avancer vers leur but... A bonne entendeuse, salut !!!...

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J'ai bien enregistré quelques petites videos, mais je vous les réserve pour mon retour...

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Cette statue de Saint Juan Diego se trouve dans l'ancienne basilique, située, elle aussi, comme à Mexico, à côté de la nouvelle, d'architecture moderne.

Ci-dessous, quelques échoppes, en bas de la basilique.

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Canne à sucre

Je terminerai pour aujourd'hui par cette citation d'Evangelium Vitae, de Jean-Paul II, très adéquate pour cette ville de Monterrey, où il est d'ailleurs venu...


« Qu'as-tu fait? » (Gn 4, 10): l'éclipse de la valeur de la vie

10. Le Seigneur dit à Caïn: « Qu'as-tu fait? Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol ! » (Gn 4, 10). La voix du sang versé par les hommes ne cesse pas de crier, de génération en génération, prenant des tonalités et des accents variés et toujours nouveaux.

La question du Seigneur « qu'as-tu fait? », à laquelle Caïn ne peut se dérober, est aussi adressée à l'homme contemporain, pour qu'il prenne conscience de l'étendue et de la gravité des attentats contre la vie dont l'histoire de l'humanité continue à être marquée; elle lui est adressée afin qu'il recherche les multiples causes qui provoquent ces attentats et qui les alimentent, et qu'il réfléchisse très sérieusement aux conséquences qui en découlent pour l'existence des personnes et des peuples.

Certaines menaces proviennent de la nature elle-même, mais elles sont aggravées par l'incurie coupable et par la négligence des hommes, qui pourraient bien souvent y porter remède ; d'autres, au contraire, sont le fait de situations de violence, de haine, ou bien d'intérêts divergents, qui poussent des hommes à agresser d'autres hommes en se livrant à des homicides, à des guerres, à des massacres ou à des génocides.

Et comment ne pas évoquer la violence faite à la vie de millions d'êtres humains, spécialement d'enfants, victimes de la misère, de la malnutrition et de la famine, à cause d'une distribution injuste des richesses entre les peuples et entre les classes sociales ? ou, avant même qu'elle ne se manifeste dans les guerres, la violence inhérente au commerce scandaleux des armes qui favorise l'escalade de tant de conflits armés ensanglantant le monde ? ou encore la propagation de germes de mort qui s'opère par la dégradation inconsidérée des équilibres écologiques, par la diffusion criminelle de la drogue ou par l'encouragement donné à des types de comportements sexuels qui, outre le fait qu'ils sont moralement inacceptables, laissent présager de graves dangers pour la vie ? Il est impossible d'énumérer de manière exhaustive la longue série des menaces contre la vie humaine, tant sont nombreuses les formes, déclarées ou insidieuses, qu'elles revêtent en notre temps.

 

Ce n'est pas moi qui le dit, c'est notre Jean-Paul II...

A la prochaine,

votre Anne-Marie

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