Chère famille, chers amis,
Dimanche 1er aout - Jour 67
Après avoir quitté Steubenville, où j'ai changé de pneumatiques...
...j'arrive aux environs de Kolmont. Les religieuses catholiques ne me reçoivent pas. C'est vraiment dur. Mais le Seigneur l'a experimenté avant moi, les
Samaritains nous accueillent parfois mieux. Ce soir, je trouve une "église" qui n'est ni méthodiste, ni luthérienne, ni baptiste. Non, un pur produit local. Ils croient en Jésus-Christ... Je
demande l'hospitalité et me retrouve à leur assemblée dominicale. C'est certes très convivial, mais quand on a la chance de vivre l'incommensurable richesse du saint sacrifice de la Messe, quelle
pauvreté spirituelle que ce "culte" ! Il n'empêche que ce sont ces "Samaritains" qui m'ont reçue. Gardons notre Foi et imitons leur hospitalité ! Merci à DeAnna qui m'a demandé de faire un
témoignage sur mon pèlerinage devant toute leur assemblée. (Je ne me suis pas fait prier... et j'ai un peu parlé de la Vierge de Guadalupe). Ruby m'accueille dans sa maison. Elle était
antiquaire et je me retrouve dans une maison entièrement meublée dans le style de la reine Victoria...
Lundi 2 aout - Jour 68
La campagne est assez agréable et paisible, bien que très reculée. Mais même au fin fond des États-Unis, la voiture, sous toutes ses formes les plus
extravagantes, reste la passion des gens :
Je voudrais bien voir la tête de mon patron, si j'arrivais au boulot avec cet engin...
Aux abords d'Adena où je prévois de passer la nuit, je commence à chercher une maison qui m'inspire la paix. Je prie : "Seigneur, prends tout mon être, prends mes
pieds et conduis-moi à la maison que tu veux que je visite ce soir !" J'observe toutes les maisons. Je ne sais pas pourquoi, mais j'hésite. J'en vois une, plus pimpante que les autres (toujours
beaucoup de maisons délabrées et abandonnées). Je passe et continue. J'hésite. Et tout à coup, je fais demi-tour, sans me poser de questions. Je frappe à cette maison d'où émane quelque
chose de sain. Tammy ouvre la porte.
- Oui, à priori, je ne vois pas pourquoi nous vous dirions "non". Mais attendez un instant je vais demander à mon mari.
Voilà une qualité souvent rencontrée chez les épouses américaines : elles demandent l'avis et l'accord à leur mari...
Terry, son mari, arrive.
- Come on ! Did you eat ? Nous sommes en train de finir. Mais il y a des pâtes à l'ail et de la salade. Ça vous va ?
Et me voilà en deux coups de cuillère à pot à une tablée très joyeuse. Car des amis de Terry et Tammy sont là : Brian, pasteur presbytérien et sa maman.
Je croule sous les questions concernant mon voyage.
- Mais laisse-la donc manger, tu lui poseras tes questions après... !
L'ambiance est délicieuse. Et, une fois mes pâtes englouties, j'explique l'objet de mon voyage.
- ... et vous savez, la Vierge de Guadalupe est la Sainte Patronne des enfants a naître...
- ??!!!!?? Alors, vraiment, le Bon Dieu vous a guidée à la bonne maison, me dit le pasteur Brian. Tammy a reçu dans la prière la grâce de fonder un centre d'aide
aux femmes enceintes en difficulté, à Cadiz, le WellspringPregnancyCenter. Elle collecte des habits, des jouets et tente de convaincre les
femmes de garder leur bébé...
Cela achève de nous souder ensemble. Autour d'une tarte aux pêches avec de la glace à la vanille, nous regardons le site de ce centre que je vous invite à consulter
:
WellspringPregnancyCenter
En plus, on m'offre une chambre, une douche et on me lave mon linge...
Nous prions ensemble.
L'Amérique est vraiment hospitalière... Merci à Tammy, Terry, à Brain et sa maman pour cette merveilleuse soirée.
La maman de Brian, Tammy et Terry et Brian
Mardi 3 aout - Jour 69
Il est midi quand j'arrive à New Athens. Il n'y a pas les toilettes dans l'unique épicerie. La gérante m'envoie au parc, un peu plus loin. En chemin, je vois
le "Franklin Museum".
- Ils devraient quand même avoir des toilettes dans ce musée...
J'entre. Et je rencontre James Wilson qui m'interroge sur mon voyage.
- Où allez-vous ce soir ?
- A Piedmont.
- Un moment, s'il vous plaît, je vais passer un coup de fil...
Maye Frizzell, une dame de 90 ans, m'ouvrira la porte de l'église méthodiste dont James Wilson est le pasteur.
- Nous n'avons pas de douche, mais vous pourrez quand-même vous laver et vous serez en sécurité pour la nuit dans la salle que nous avons sous l'église...
J'entrai pour les toilettes et je ressors avec une adresse où dormir ce soir. Les chemins de Dieu ont leurs méandres !!
Les chemins des hommes conduisent à une fin sans espoir.
Les chemins de Dieu conduisent à une espérance sans fin.
Il y a beaucoup de sentences comme celle-là, partout.
Le soir, j'entre dans Piedmont assoiffée. Je veux boire un coup dans le petit boui-boui qui vend des glaces.
- Êtes-vous la dame qui doit dormir à l'église ce soir ?
Décidément, le telephone arabe marche à merveille au pays du Far West... Je suis poursuivie !
- Oui, en effet !
- Arlene, une dame du village, vous paie votre dîner ici...
Pendant ce temps, Vivian savoure sa glace à côté de moi. Je n'échappe pas aux sempiternelles questions sur mon voyage. Elle est émoustillée.
- Je vais vous trouver sur internet, me dit-elle.
Je rejoins Maye, vais remercier Arlene avant de m'écrouler sur la moquette de l'église méthodiste hospitalière.
Arlene à gauche et Maye à droite
Mercredi 4 aout - Jour 70
Juste avant de repartir, je recroise le pasteur James Wilson, grâce à qui j'ai reçu cette hospitalité...
La journée sera rude : la chaleur devient de plus en plus écrasante. On me dit qu'il y a une petite épicerie dans ce village. A peine ai-je ouvert la porte, je l'ai
aussitôt refermée. C'est purement et simplement immonde. Drôle d'Amerique ! Du coup je n'ai plus faim du tout. En repartant, je m'interroge : "Mais est-ce qu'il y a encore des taudis pareils en
France ? Il n'y a pas interêt à ce qu'un américain vienne me demander avec dédain : est-ce qu'il y a l'eau courante en France ? Je saurai quoi lui répondre..."
Plus loin, l'orage gronde. Une voiture s'arrête :
- Excusez-moi, je ne veux pas vous effrayer, mais à la television ils ont annoncé un orage super violent avec des grêlons gros commes des oeufs... Faites
attention.
Moins d'une minute plus tard, je suis complètement trempée et cours vers une ferme dont le garage est ouvert.
Je suis assommée. Mais James et Maxime m'ouvrent leur porte. James veut me sécher mon linge. Mais l'électricité saute et nous plonge dans le noir. Pas d'eau non
plus car elle arrive grâce à une pompe électrique. Finalement, je reste pour la nuit. Nous discutons aux chandelles, nous adoptons le mode de vie des Amish, le temps d'un soir...
J'admire le calme des Américains, leur spontanéite et leur accueil. Car j'ai véritablement "échoué", tel un marin pris dans un gros grain en pleine mer, chez James
et Maxime. Ils ont su se serrer un peu et me faire de la place. En plus, ils m'ont offert, avant que le congélateur ne dégèle complètement, ma glace préférée : menthe-chocolat...
Jeudi 5 aout - Jour 71
Je repars vers Cambridge et comtemple les dégâts de l'orage : des branchages partout et des arbres arrachés...
Vendredi 6 aout - Jour 72 - Transfiguration du Seigneur
Dans un supermarché où je veux acheter une nouvelle clef USB et des piles, mon look suprend... Et une vendeuse, visiblement super contente de mon pélé pro-vie, me
présente à son chef et m'offre les piles...
En sortant d'une station service, je croise Ron qui a vécu à Mexico.
- La violence est grandissante depuis deux ans. Prenez l'avion d'Austin jusqu'à Mexico !
Ça promet ! Le soir, je plante ma tente chez Sylvia Miser...
Enfin, pour terminer, je voudrais vous partager cet extrait de "Evangelium Vitae" (paragraphe 104) :
"Marie éclaire la communauté des croyants : l'hostilité des forces du mal est en effet une sourde opposition qui, avant d'atteindre les disciples de Jésus, se
retourne contre sa Mère. Pour sauver la vie de son Fils devant ceux qui le redoutent comme une dangereuse menace, Marie doit s'enfuir en Egypte avec Joseph et l'Enfant. Maire aide ainsi l'Eglise
à prendre conscience que la vie est toujours au centre d'un grand combat entre le Bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. [...]
Le rejet de la vie de l'homme, sous ses diverses formes, est réellement le rejet du Christ."
Continuons le combat, car "rien n'est impossible à Dieu." Le Christ est déjà ressuscité. Mais il nous appartient de poursuivre la lutte, la lutte contre tous les
péchés. Convertissons-nous, revêtons-nous du sac et de la cendre, comme le firent les Ninivites et revenons de tout
notre coeur vers le SEUL Sauveur, Jésus ! A Steubenville, la France, fille aînée de l'Eglise, a été citée en exemple pour son actuelle apostasie !! Honte à la France, j'ai été blessée en plein
coeur d'entendre cela, et pourtant c'est vrai ! Si 70% des français se disent catholiques, seuls 5 % vont à la messe dominicale et simplement quelques % sont vraiment investis dans la vie
chrétienne. Voilà ce qui a été dit... Revenons vraiment vers Dieu ! Il ne suffit pas de se plaindre que le monde va mal. Le monde, c'est nous qui le faisons. Nous pouvons renverser la vapeur
!!
Et que la Joie demeure !
votre Anne-Marie